A quoi ressembleront les océans de demain ?

L'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer) a organisé une conférence dans le cadre de la journée mondiale des océans, le 8 juin. Des experts du domaine maritime, exerçant dans trois océans, ont livré des témoignages sur leurs activités.
Pour mieux préparer les futures recherches afin de protéger les mers et les océans, l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer) a réuni à la Maison des Océans et par visioconférence plusieurs personnalités travaillant sur la mer qui ont expliqué leurs recherches, et en quoi la mer était importante pour le développement durable mais aussi les sciences et innovations.
 
 

Quand protection des océans rime avec évolution technologique  

Sylvain Bonhommeau, chercheur en écologie maritime à La Réunion a expliqué que ses principales recherches portent sur l’échantillonnage des poissons et tortues marines dans l’océan Indien, à l’aide de capteurs. Cela repose toutefois sur des partenariats avec d’autres pays de la zone maritime, afin de pouvoir suivre au mieux les poissons et tortues.

L’utilisation de ces capteurs montrent que les technologies satellites sont indispensables à la surveillances des espèces marines, comme l’a expliqué Gaëtan Fabritus, directeur innovation et prospective au groupe CLS. Ce dernier souhaite aussi utiliser cette technologie pour repérer les niveaux d’élévation de la mer au fil du temps, suivre la pollution, mais aussi géolocaliser les engins et filets de pêche.

Fabrice Amedeo, navigateur et auteur, utilise aussi des capteurs sur son bateau, mais pour d’autres objectifs. Il relève les émissions de Co2 dans l’eau. Pour son prochain Vendée Globe, il prévoit de relever les microplastiques des océans qu’il traverse grâce à un capteur permettant de les piéger. Cette initiative a favorisé l’idée d’une océanographie participative. Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a suggéré de “mettre des capteurs sur tous les bateaux de plaisance”.
  

Quand l’économie et la santé dépendent des océans

Le quotidien de beaucoup d’Ultramarins est lié aux océans. Par exemple, en Polynésie, la culture des huitres perlières est “la seconde ressource propre”, selon Jérémy Le Luyer chercheur en génomique fonctionnelle des organismes marins à l’Ifremer en Polynésie. C’est pour cela que ses études sont surtout basées sur ces huitres, pour voir comment elles s’adaptent à la hausse de la température des eaux. Ce travail nécessite une coopération à l’échelle du Pacifique.

Dans un autre océan, aux Antilles cette fois-ci, Jean-Pierre Allenou, responsable de la cellule environnement d’Ifremer en Martinique a concentré une partie de ses recherches sur le chlordécone, pour “mieux comprendre la synthétique de contamination entre la terre et la mer et au sein de la faune marine”, en cartographiant les zones infectées et en identifiant les espèces à risques.

Il s’est aussi penché sur la ciguatera, une “intoxication liée à la consommation de poissons eux-mêmes contaminés par une toxine synthétisée par des micro-algues", après avoir constaté une augmentation des cas en Martinique. Il répertorie les substrat pour tenter de trouver les micro-algues potentiellement toxique, mais aussi la répartition et l’abondance de celles-ci. Cette intoxication étant également bien présente en Polynésie, le partage des données entre les océans est primordial dans l’avancement des recherches.

Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation a rappelé qu’“il est essentiel que nous puissions être présents dans tous les océans grâce à l’ensemble des implantations et des recherches qui se font sur tous les territoires”.