A Raivavae, dans l’archipel des Australes au sud de la Polynésie, il subsiste un savoir-faire unique. Les pirogues sont fabriquées en kit, mais un kit artisanal. Plusieurs morceaux sont assemblés au moyen de coutures en fibres de coco tressées.
Cécile Baquey •
Jimmy Opeta s’est mis récemment à la construction de pirogues. “Je dois apprendre avec mon père qui était constructeur. Ce savoir-faire ne doit pas disparaître”, explique-t-il à La1ère.fr. A Raivavae, petite île de l’archipel des Australes peuplée de 940 âmes, dont beaucoup de pêcheurs - professionnels ou non - les pirogues sillonnent l’unique route qui fait le tour de l’île.
Mais ces pirogues, dès qu’on les regarde de près, se distinguent par leur finesse. Elles possèdent de jolies coutures. Des pirogues cousues main, aucun grand couturier ne l’aurait imaginé !
En général, ces pirogues sont fabriquées en cinq morceaux. Pour les assembler, les artisans de Raivavae utilisent de la colle, mais ils ajoutent leur touche en utilisant des coutures faites au moyen de fibres de coco tressées. Les tressages sont de toute beauté. Selon le trempage, dans de l’eau salé ou de l’eau douce, ces tressages sortent du four soit rouge ou vert.
“Une pirogue c’est comme un être humain, souligne Jimmy Opeta. Il y a le dos, l’arrière, les bras”. L’une des pirogues construites par son père a même des oreilles ! “J’en avais vu une au musée de Tahiti et de ses îles à Punaauia et elle venait de Raivavae. A mon retour, j’ai dit à mon père de rajouter des oreilles à sa pirogue”.