Les réactions d’opposants comoriens aux propos d’Emmanuel Macron à Mayotte

Abdou Rahamame Ahmed, président SOS Démocratie (à gauche), et Saïd Larifou, vice-président du Conseil National de Transition, le 25 octobre 2019.
Volonté de récupérer les voix de l'extrême-droite : c'est ainsi que des leaders de l'opposition comorienne qualifient les propos d'Emmanuel Macron pendant sa visite à Mayotte. Le président de la République a promis que 25.000 immigrants illégaux seraient expulsés d'ici la fin de l'année.
Réduire l'immigration illégale à Mayotte et accroître le nombre de renvois de clandestins vers les Comores. C’était l’un des thèmes majeurs de la visite d'Emmanuel Macron dans l'île aux parfums. Les propos du chef de l’Etat ont été très clairs : « Ce seront plus de 25.000 reconduites qui seront effectuées d’ici la fin de l’année. C’est l’engagement que les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer avaient pris devant vous. »
 

Annonces électoralistes

Pour l’opposition comorienne, Emmanuel Macron veut « séduire l’électorat proche de l’extrême-droite ». Ils critiquent aussi sa coopération avec le régime du président comorien Azali, un dictateur selon eux. L'opposition, et en particulier les représentants de la diaspora parlent d'annonces électoralistes. Abdou Rahamame Ahmed, président de SOS Démocratie, récuse « la lutte contre les clandestins, un terme que nous réfutons, nous Comoriens, parce que nous considérons que Mayotte est comorienne. Donc cette campagne visant à dramatiser (la présence des) autres Comoriens qui sont à Mayotte, est faite pour séduire l’électorat qui est proche de l’extrême-droite »
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L'opposition comorienne dénonce l'accord de la France avec le président Azali Assoumani, qui est selon elle un dictateur. De fait sa réélection, cette année, s’était déroulée dans un climat tendu et avait été contestée pour fraudes par ses adversaires. Saïd Larifou, vice-président du CNT, le Conseil National de Transition, ne mache pas ses mots :
 

Le président Azali Assoumani accusé de brader la souveraineté des Comores

« La coopération, elle ne peut pas être menée avec un dictateur. Pour qu’elle soit fructueuse, pour qu’elle soit porteuse, la coopération, il faut qu’elle soit portée avec une personne qui a une légitimité. On ne peut pas légitimer la présence d’Azali au pouvoir. C’est un putschiste, c’est un dictateur. La France n’est jamais grande lorsqu’elle parle avec des dictateurs ». Un président Azali Assoumani accusé plus généralement par l'opposition de brader la souveraineté et les intérêts des Comores.