Alors que le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) appelait ce lundi à une intensification de la lutte contre le réchauffement planétaire, l'IDDRI a surenchéri en publiant le lendemain un rapport plutôt alarmant sur le retard français en la matière.
L'étude paraît à un moment clé, le gouvernement devant présenter d'ici à la fin du mois sa nouvelle PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie). Quatre secteurs clés sont évoqués pour pointer les retards français : l'énergie, les transports, les bâtiments et l'agriculture.
Retrouvez-ci dessous quelques extraits de l'étude, ou cliquez ici pour y accéder directement.
Énergie
Atteindre les objectifs de la PPE nécessiterait de multiplier par quatre le rythme de l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les secteurs finaux, et par trois celui de la baisse de consommation d’énergies primaires fossiles. Deux enjeux prioritaires : améliorer la visibilité sur la transformation du système électrique ; et définir une feuille de route pour la décarbonation des besoins de chaleur et le développement du biogaz.
Transport
Les émissions augmentent, car l’amélioration de l’efficacité des véhicules et le déploiement des véhicules bas-carbone ne parviennent pas à compenser l’augmentation de la demande de mobilité. Maîtriser cette demande, en lien avec les objectifs de limitation de l’artificialisation des sols, mais aussi soutenir le report modal pour le transport de marchandises vers le rail, et améliorer le ciblage des dispositifs d’aides à l’achat de véhicules sobres nécessitent des mesures renforcées.
Bâtiments
La généralisation des rénovations performantes au standard bâtiment basse consommation reste un défi majeur. L’élaboration d’une feuille de route semble essentielle pour engager une transformation structurelle sur un horizon de 5 à 10 ans, intégrant les dispositifs incitatifs et réglementaires et la structuration de l’offre.
Agriculture
La trajectoire tendancielle du secteur agricole est, sur le long terme, incompatible avec les objectifs climatiques de la France. Mettre en œuvre des mesures permettant de renverser cette tendance (limiter la perte des prairies permanentes, développer les cultures de légumineuses et la méthanisation) suppose néanmoins de prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux inhérents à tout changement d'usage des terres agricoles, notamment en termes de biodiversité et de sécurité alimentaire.