Les reconduites à la frontière suspendues à Mayotte en raison du coronavirus

Les reconduites à la frontière effectuées depuis Mayotte vers l'Union des Comores sont suspendues depuis mardi midi (14H00 à Mamoudzou), a annoncé le préfet de Mayotte Jean-François Colombet sur Mayotte la 1ère.
En 2019, 27.421 reconduites à la frontière ont été effectuées, soit plus que l'objectif de 25.000 fixé par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Des reconduites effectuées pour la plupart vers l'Union des Comores, d'où proviennent 95% des étrangers établis à Mayotte.
    

Plus de liaison avec les Comores

"A partir de midi (heure de Paris), les liaisons de la France sont rompues au-delà de l'Union européenne pour limiter la propagation du coronavirus. Nous n'aurons plus aucune liaison maritime ni aérienne avec les Comores. Concrètement, si j'interpelle des étrangers en situation irrégulière à Mayotte, je ne pourrai plus les reconduire à la frontière, je ne pourrai pas les emmener au centre de rétention administrative", a indiqué le préfet de Mayotte, dans la matinale du journal de Mayotte la 1ère.
 

Les kwassas kwassas sont "repoussés"

Les kwassas kwassas, ces embarcations légères à moteur par lesquelles arrivent les migrants, ne sont plus interceptées, mais "repoussées" pour ne pas obliger à garder les candidats à l'immigration sur le sol français. "Nous allons densifier nos effectifs en prenant une partie des agents luttant contre l'immigration clandestine à terre pour assurer une présence dissuasive 24 heures sur 24 en mer", a expliqué à l'AFP Julien Kerdoncuf, sous-préfet de Mayotte chargé de la lutte contre l'immigration clandestine.
    
Ce dispositif permettra aussi d'éviter l'introduction de cas de Covid-19, Mayotte ayant trois personnes contaminées sur son territoire, dont le dernier annoncé ce mardi. 
    

Diversification

La lutte contre l'immigration clandestine sera diversifiée. Priorité sera donnée aux contrôles des cultures, ventes, constructions et emplois illégaux. Mayotte, département français depuis 2011, est revendiquée par les Comores depuis 1975. Régulièrement lors de crises diplomatiques comme en 2018, l'Union des Comores bloque ces reconduites en refusant d'accueillir des clandestins expulsés par la France.