Langues dévalorisées
Pendant longtemps ces langues ont été "dévalorisées par la colonisation et le système jacobin français", estime Dominique Rivière du Conseil économique et social. "Grâce au rôle des mouvements culturels, aux études scientifiques, aux Français d’Outre-mer favorables à la réussite éducative de leurs enfants, on ne part pas de rien", souligne ce Réunionnais.
Réforme du bac
Mais le CESE, avec cet avis voté à l’unanimité (121 voix pour, 30 abstentions), ne cache pas son inquiétude face à la réforme du lycée et du baccalauréat initiée par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer.Un enseignement fragilisé
Selon le conseil : "le projet de réforme prévoit la possibilité de choisir l’enseignement de langue régionale en langue B (seconde langue), au détriment d’une deuxième langue vivante étrangère dans le cadre des enseignements obligatoires"."Ce choix entre une langue étrangère et une langue régionale risque de fragiliser cet enseignement, de conduire dans certains cas à la disparition de l’enseignement optionnel de Langue et culture régionales, et de diminuer le temps consacré à l’apprentissage de la langue régionale".
-Projet d'avis du CESE du mardi 25 juin 2019 (Préconisation 3)
►Interview ci-dessous :
Ex-recteur de Guyane
La Polynésien Christian Vernaudon, lui aussi membre du CESE, espère que cet avis consultatif aura un écho auprès du ministère de l’Education. Il rappelle que "le ministre, ex-recteur de l’académie de Guyane avait tenu des propos très favorables aux langues d’Outre-mer lors des Etats généraux du multilinguisme dans les Outre-mer de Cayenne en décembre 2011".
"Revoir sa copie"
Pour le Guyanais, Jean-Etienne Antoinette, président de la délégation à l’Outre-mer du CESE, "le ministre doit revoir sa copie". ►Sa réaction ci-dessous :
Des membres de la délégation à l’Outre-mer du CESE espèrent prochainement être reçus par le ministre de l’Education afin de l’alerter sur les dangers de la réforme du lycée et du bac pour ces langues d’Outre-mer.
►Consulter l'avis du CESE :
Le CESE a adopté son avis "Valorisons les #langues des #OutreMer pour une meilleure cohésion sociale" avec 121 voix pour et 30 abstentions.
— CESE (@lecese) 25 juin 2019
Retrouvez dès maintenant cet avis sur le site du Conseil 👉 https://t.co/rs1bmJMCr6. pic.twitter.com/BUiwgPp1lA
Les autres préconisations de CESE
- Renforcer et faciliter l’enseignement des langues des Outre-mer
- Ratifier, au nom de la France, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
- Créer d'une Journée nationale des langues et cultures régionales des Outre-mer
- Encourager les pratiques de traduction, d’interprétation et d’accompagnement en langue régionale pour favoriser l’accès notamment à la santé, l’éducation, la police, au droit et à la Justice.
- Formation d'accueil aux fonctionnaires, agents publics et personnels dans les Outre-mer, en particulier les enseignants, pour une meilleure approche des langues et cultures du territoire dans lequel ils exercent.
- Renforcement de la visibilité des langues et cultures régionales dans le groupe France Télévision et le maintien de France Ô.
- Reconnaître le "créole anglais" de Saint-Martin comme langue de France.