Le reggae de Jamaïque sur la liste du patrimoine culturel de l'Unesco

La légende du reggae jamaïcain, Bob Marley.
L'Unesco vient d'inscrire au patrimoine immatériel culturel de l'Humanité la musique reggae, née en Jamaïque dans les années 60. Une demande très attendue par le pays. 
La musique reggae de Jamaïque a été inscrite jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par un comité spécialisé de l'Unesco réuni à Port-Louis, capitale de l'Ile Maurice.
 

 

Le cœur et l'âme du peuple


Le dossier avait été présenté à l'Unesco par Olivia Grange, ministre de la Culture de Jamaïque. C'est la première fois qu'un représentant du pays était dans les comités de l'institution. En amont des discussions, la ministre avait souligné ce que représente la musique reggae pour la Jamaïque : 
 

Les percussions, la basse... Ce sont les battements de cœur et l'âme du peuple. Nous avons créée cette musique et elle a voyagé dans chaque coin du monde. Elle parle des belles et moins belles choses qui arrivent dans la vie des gens et nous permet de l'exprimer. Il est important de sauvegarder et protéger la musique reggae.


Chantre de la lutte contre l'injustice


Née dans les années 60 à l'Ouest de Kingston, la capitale, au milieu d'une population jeune et marginalisée, le reggae s'inspire des chants des fermiers au temps de l'esclavage. Avec quelques inspirations internationales, elle reste une création inédite. "Ce qui a été créé n'est la reproduction de rien d'autre, c'est une évolution naturelle de nos vies", résume Gussie Clarke, producteur en Jamaïque.

L'Unesco a ainsi souligné "la contribution" de cette musique à la prise de conscience internationale "sur les questions d'injustice, de résistance, d'amour et d'humanité", grâce à des artistes comme Bob Marley. 
 
Pour de nombreux artistes jamaïcains ou simples passionnés, l'inscription au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco est une reconnaissance importante. "Le reggae est toute la Jamaïque", explique Freddie McGregor, artiste, dans la vidéo de présentation du dossier par le pays. "On mange reggae, on dort reggae, on rêve reggae, on vit reggae !"

Sur les réseaux sociaux, quelques internautes ont salué cette décision, parfois avec humour : 
 
Le label de l'UNESCO devrait donc permettre de mieux protéger ce patrimoine. D'autres spécificités patrimoniales sont à l'étude, comme la lutte traditionnelle coréenne ou le hurling, un sport irlandais. La fin des discussions se fera le samedi 1er décembre.