Le sort du glyphosate est examiné ce lundi à la commission européenne. La France par la voix de Nicolas Hulot plaide pour un renouvellement qui n’excède pas trois ans. La1ère profite de ce débat pour s’intéresser à l’usage de cet herbicide Outre-mer.
Faire de l’agriculture en milieu tropical n’est pas chose aisée. Pas d’hiver pour se reposer. Les plantes ne cessent de pousser et les insectes de se balader. Plus qu’ailleurs, les agriculteurs ont la tentation d’utiliser des herbicides. Et le glyphosate, cet herbicide puissant commercialisé par Monsanto sous le nom de Roundup, est le plus consommé au monde.
En Guadeloupe, l’entreprise GAGE (Guadeloupe agriculture gestion écologique), produit sans herbicides et sans pesticides des tomates, des concombres, des haricots, des choux et des laitues 100% écologique. Franciane Gamiette, la gérante a mis en place du côté de Saint-Rose 2000 m2 de cultures maraîchères.
En Nouvelle-Calédonie, 7000 litres glyphosate sont utilisés par an. Interrogé par NC1ère, le professeur de toxicologie à l’Université de Bordeaux Jean-François Narbonne estime que "le glypohosate ne fait pas partie des composés qui ont induit des cancers en Métropole. Aux Etats-Unis, c’est pareil", ajoute-t-il.
Dans une pépinière de la Tamoa, on essaie d’utiliser le moins possible de désherbants chimiques. Avec du paillage naturel ou tout simplement de l’arrachage, l’usage de désherbant est limité. Regardez ci-dessous le reportage de NC1ère :
A La Réunion, le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé et le plus vendu. Les planteurs de canne utilisent encore le glyphosate, même si selon Julius, interrogé par Réunion 1ère, "on en utilise de moins en moins". Dans sa petite exploitation, Stéphane a "raccroché" depuis 15 ans. "Il faut passer à autre chose, passer à des produits de substitution", confie-t-il. Regardez ci-dessous le reportage de Réunion 1ère :
A Mayotte, Safina Soula connaît bien le monde agricole. Cette Mahoraise est fournisseure de semences à Mangajou. Contactée par La1ère, elle explique que les agriculteurs utilisent du glyphosate comme désherbant, "mais ils maîtrisent les dosages et savent l’utiliser", ajoute-t-elle. Safina Soula profite de son commerce de semences pour les sensibiliser "aux méfaits" de ses produits chimiques.
A Cacao, la grande majorité des agriculteurs utilise du glyphosate. Certains s’approvisionnent au Suriname ou le produit coût jusqu’à 20 fois moins cher. Jean-François Bézert ne leur jette pas la pierre car il sait à quel point le métier d’agriculteur n’est pas facile.
Glyphosate et chlordécone
En Martinique et en Guadeloupe, la crise chlordécone est passée par là. Ce pesticide qui a durablement pollué les sols est encore dans tous les esprits. Les agriculteurs sont désormais sensibilisés à la question des produits phyto-sanitaires ainsi qu’une grande partie de la population.Méfiance en Martinique
Dans un reportage de Martinique 1ère, Josiane Jos-Pelage, présidente de l’AMSES (Association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la santé) estimait que le glyphosate ne devrait pas être autorisé : "Nous avons déjà une pollution permanente au chlordécone, en ajoutant le glyphosate, on fabrique un cocktail. On sait que les cocktails de pesticides multiplient les risques. Le principe de précaution voudrait qu’on l’interdise".Essayer de faire sans
Beaucoup d’agriculteurs utilisent du glyphosate en Martinique. Certains essaient de faire sans. "C’est sûr qu’au début c’était bizarre de passer la débroussailleuse dans un champs, confiait un agriculteur à Martinique 1ère, mais on est de plus en plus nombreux à le faire. C’est un produit qui dangereux, cancérigène", dit-il. Regardez ci-dessous le Reportage de Martinique 1ère :
Débat intense en Martinique où les opposants au glyphosate redoutent un scandale comme celui du chlordécone
•