Le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre a examiné jeudi 22 septembre trois offres de reprise du groupe Caire, propriétaire des compagnies aériennes Air Antilles et Air Guyane, qui a été placé en liquidation judiciaire le 2 août. Mi-juillet une grève des pilotes de la Compagnie aérienne interrégionale express (Caire), qui opère les deux filiales avec quelque 300 salariés, avait mis sur le devant de la scène les difficultés du groupe, en cessation de paiement depuis le 26 juillet à la demande de son PDG, Eric Koury.
À l'issue de l'audience, deux offres de reprise du groupe ont été retenues par le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre. Ces offres sont celle émanant du groupe Cafom, spécialiste de l'ameublement (dont un actionnaire est commun au groupe Caire), proposant une reprise globale, avec 194 des 296 salariés; et celle de la Cipim (holding du groupe Edeis, gestionnaire de 16 aéroports) et de la collectivité de Saint-Martin, portant uniquement sur la zone Antilles, avec 120 des 218 salariés sur ce périmètre.
La troisième offre, de Guyane Fly, offrait la reprise du périmètre guyanais (et ses 78 salariés), sur lequel la compagnie aérienne Air Guyane détient une délégation de service public, fondamentale pour la desserte de zones très isolées. Elle a toutefois "été écartée d'office", selon Me Ilan Muntlak, avocat du Comité social et économique (CSE) du groupe Caire. "Le procureur a refusé de requérir sa recevabilité et qu'elle soit transmise au tribunal", a expliqué l'avocat, selon qui "l'offre d'Edeis a été soutenue par les administrateurs, le liquidateur, le CSE et le procureur de la République. En revanche, s'agissant de la Cafom, tous ont rendu un avis négatif", a expliqué Me Ilan Muntlak.
Selon un avis rendu la veille de l'audience par les membres du CSE, la Cafom entend "s'inscrire dans les pas des anciens dirigeants de Caire", dont l'actuel PDG, très contesté par les salariés, au motif d'un dialogue social et d'une gestion délétères. Le jugement a été mis en délibéré au 29 septembre.