Après deux mois de concertations, les onze groupes de travail du grenelle sur les violences conjugales ont remis leurs propositions mardi 29 octobre 2019. Le grenelle doit durer jusqu'au 25 novembre 2019.
Parmi ces onze groupes de travail, un est dédié spécifiquement aux questions ultra-marines. Présidé par Annick Girardin, c’est Michaela Rusnac, haute fonctionnaire à l’égalité au ministère des Outre-mer qui a rendu les conclusions du groupe de travail.
Lors des 26 auditions qui ont été menées, deux principaux objectifs ont été dégagés : s’inscrire dans le cadre national et proposer des initiatives innovantes sur les réalités locales.
En 2017, le conseil économique social et environnemental publiait déjà un rapport sur les violences faites aux femmes dans les Outre-mer. L’insularité, le contexte socio-économique difficile, la grossesse précoce (liée aux difficultés d’accès à la contraception) étaient déjà évoquées comme des facteurs importants dans ces violences.
"Le turnover (renouvellement des effectifs, ndlr) des professionnels qui interviennent sur ces problématiques, le plurilinguisme, et puis le fait que le sujet reste tabou", font aussi parti des réalités ultra-marines prises en compte par le groupe de travail sur les outre-mer.
Un gros travail de sensibilisation a aussi été avancé : au niveau des professionnels, qui devraient être formés de manière pluridisciplinaire, mais aussi chez les plus jeunes, pour qu’ils soient mieux sensibilisés à la vie affective et sexuelle. Pour cela, il serait question de renforcer le rôle des associations, de développer un budget basé sur le genre, de faire intervenir les gendarmes et policiers auprès des jeune (car ils interviennent déjà sur les questions d’addiction).
Un deuxième axe de proposition porte sur le repérage et l’orientation des femmes victimes de violences, et propose la démocratisation de l’usage des numéros d’appels. Il faudrait adapter ces numéros (le 3919 par exemple) aux langues locales, en s’appuyant sur des associations sur place ; qu’ils puissent être joignables 24 heures sur 24. Il faudrait aussi traduire la plateforme de signalement dans les langues locales pour qu’elles soient plus accessibles, avoir des campagnes d’informations spécifiques aux territoires et à leurs réalités, développer la présence des intervenants sociaux, interprètes et les tissus associatifs, créer des maisons d’accueil dans chaque DROM, une carte des associations, et former les professionnels de santé aux problématiques locales.
Pour ce qui est d’améliorer le parcours des victimes, le groupe de travail propose de créer des hébergements d’urgence pour assurer la sécurisation des survivantes et de développer la télé consultation. Ont aussi été évoquées "des mesures d’éloignement extraterritorial des victimes et des auteurs, avec un parcours d’accueil dans l’hexagone pour sécuriser" les victimes.
Il y a aussi eu une proposition de réquisitionner les armes à feux dès le dépôt de la première plainte. Cette mesure n’est pas spécifique aux Outre-mer, et pourrait être mise en place dans toute la France. Il en est de même pour l’idée de travailler sur la représentation des femmes dans les publicités, ou sur les liens entre l’alcool et les violences, qui ne concernent pas uniquement les Outre-mer.
Un grenelle spécifique aux Outre-mer est également prévu, il aura lieu du 6 au 8 novembre 2019 à La Réunion.
Lors des 26 auditions qui ont été menées, deux principaux objectifs ont été dégagés : s’inscrire dans le cadre national et proposer des initiatives innovantes sur les réalités locales.
Quelles sont les réalités en Outre-mer ?
La haute fonctionnaire a commencé par énumérer les spécificités que le groupe de travail a pris en compte pour établir ces propositions :Des réalités locales en termes de chiffres qui sont plus importants, en terme de violences, de plus de précarités, de grossesses précoces, de familles monoparentales, de cohabitations, d’entre-soi et à l’insularité évidemment.
En 2017, le conseil économique social et environnemental publiait déjà un rapport sur les violences faites aux femmes dans les Outre-mer. L’insularité, le contexte socio-économique difficile, la grossesse précoce (liée aux difficultés d’accès à la contraception) étaient déjà évoquées comme des facteurs importants dans ces violences.
"Le turnover (renouvellement des effectifs, ndlr) des professionnels qui interviennent sur ces problématiques, le plurilinguisme, et puis le fait que le sujet reste tabou", font aussi parti des réalités ultra-marines prises en compte par le groupe de travail sur les outre-mer.
Quelles mesures sont avancées ?
Pour prévenir les violences faites aux femmes, le groupe de travail suggère de renforcer le réseau des observatoires sur les violences afin d’améliorer les connaissances sur le sujet.Un gros travail de sensibilisation a aussi été avancé : au niveau des professionnels, qui devraient être formés de manière pluridisciplinaire, mais aussi chez les plus jeunes, pour qu’ils soient mieux sensibilisés à la vie affective et sexuelle. Pour cela, il serait question de renforcer le rôle des associations, de développer un budget basé sur le genre, de faire intervenir les gendarmes et policiers auprès des jeune (car ils interviennent déjà sur les questions d’addiction).
Un deuxième axe de proposition porte sur le repérage et l’orientation des femmes victimes de violences, et propose la démocratisation de l’usage des numéros d’appels. Il faudrait adapter ces numéros (le 3919 par exemple) aux langues locales, en s’appuyant sur des associations sur place ; qu’ils puissent être joignables 24 heures sur 24. Il faudrait aussi traduire la plateforme de signalement dans les langues locales pour qu’elles soient plus accessibles, avoir des campagnes d’informations spécifiques aux territoires et à leurs réalités, développer la présence des intervenants sociaux, interprètes et les tissus associatifs, créer des maisons d’accueil dans chaque DROM, une carte des associations, et former les professionnels de santé aux problématiques locales.
Pour ce qui est d’améliorer le parcours des victimes, le groupe de travail propose de créer des hébergements d’urgence pour assurer la sécurisation des survivantes et de développer la télé consultation. Ont aussi été évoquées "des mesures d’éloignement extraterritorial des victimes et des auteurs, avec un parcours d’accueil dans l’hexagone pour sécuriser" les victimes.
Il y a aussi eu une proposition de réquisitionner les armes à feux dès le dépôt de la première plainte. Cette mesure n’est pas spécifique aux Outre-mer, et pourrait être mise en place dans toute la France. Il en est de même pour l’idée de travailler sur la représentation des femmes dans les publicités, ou sur les liens entre l’alcool et les violences, qui ne concernent pas uniquement les Outre-mer.
Un grenelle spécifique aux Outre-mer est également prévu, il aura lieu du 6 au 8 novembre 2019 à La Réunion.