La Réunion est "à bout de souffle", les "gilets jaunes" doivent "s'arrêter", selon le député David Lorion

Le député LR de La Réunion David Lorion s'est exprimé ce vendredi sur la crise qui traverse l'île et sur les réponses apportées par la ministre des Outre-mer. Pour lui, les gilets jaunes doivent "s'arrêter". Il estime que les mesures annoncées ne sont que de la "communication". 
Le député LR de La Réunion David Lorion a estimé vendredi sur France Inter que les "gilets jaunes" qui paralysent l'île depuis quatorze jours devaient "s'arrêter" et trouver "une autre façon" de se faire entendre, tout en critiquant les mesures annoncées la veille par la ministre des Outre-mer.
 

La Réunion est à bout de souffle, l'essence manque de partout, les commerces ne sont plus approvisionnés (...), plus de 8.000 personnes sont au chômage technique, les agriculteurs voient mourir leurs bêtes. Ca ne peut plus durer, il faut évidemment aujourd'hui desserrer l'étau et s'arrêter, sinon on va s'épuiser pour rien.


S'"il faut continuer le combat", car "la bataille n'a pas été gagnée", il faut le faire selon lui "d'une autre façon, avec d'autres demandes, en s'organisant différemment".
 

Des mesures de "communication"


Il estime en effet que les mesures économiques et sociales annoncées par la ministre Annick Girardin, en visite dans l'île depuis mercredi, "ne sont pas à la hauteur des enjeux de La Réunion". Elles "avaient déjà été votées pour la plupart d'entre elles (lors des débats budgétaires, NDLR) donc elles ne sont pas complètement nouvelles et elles ne sont pas aujourd'hui de nature à apaiser la société réunionnaise dans son ensemble", a-t-il estimé.
 
Certaines annonces figuraient également déjà dans le Livre bleu pour les Outre-mer, un "rapport supplémentaire qui va finir sur les étagères", a estimé le député, fustigeant "un catalogue de bonnes intentions non-financées (...) sans aucunes orientations concrètes pour une France océanique".

Parmi les annonces faites mercredi et jeudi par Annick Girardin, la création de 15 000 places en crèche l'an prochain et de 1.000 emplois aidés supplémentaires avant la fin de l'année à La Réunion.
 
"Beaucoup de communication", a déploré David Lorion, qui a regretté l'absence de véritable "élan de solidarité" et de "prise en compte d'une nouvelle vision d'une France d'Outre-mer".
 

Pas de "causette"


Le député, qui fait partie des sept parlementaires de La Réunion (sur un total de onze) ayant décliné l'invitation de la ministre à participer à une réunion de travail jeudi soir, a fait valoir qu'ils avaient depuis un an demandé des rendez-vous avec elle mais qu'ils avaient été "constamment repoussés, méprisés, ignorés".

S'il a reconnu à Mme Girardin le "courage" d'être venue à la rencontre des "gilets jaunes" réunionnais, il a dit refuser d'aller "faire la causette à 9 heures du soir" avec elle "une fois que tout a été voté".