La Réunion : un homme placé en détention pour apologie du terrorisme

Palais de justice de Saint-Pierre, La Réunion.
Déjà condamné à six reprises, un homme de 44 ans a été mis en examen à La Réunion pour "apologie publique d'actes de terrorisme" via Twitter. Il a été placé en détention provisoire. Une centaine de personnes sont soupçonnées de radicalisation dans l'île.
Un homme de 44 ans a été mis en examen pour "apologie publique d'actes de terrorisme" via Twitter et placé en détention provisoire, a-t-on appris mardi auprès du procureur du tribunal de Saint-Pierre (sud de l'île).


 

Des messages via Twitter

Selon cette source, l'homme dont l'identité n'a pas été révélée avait déjà été condamné à six reprises, "notamment en mars 2015 par le tribunal de grande instance de Paris à 3 ans d'emprisonnement dont un an avec sursis pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme". Il a été mis en examen pour "apologie publique d'actes de terrorisme, par le biais de messages adressés sur un compte Twitter entre juin et août 2017".
 

Incarcération

Il lui est également reproché des "outrages (...) commis à l'encontre de fonctionnaires de police à l'occasion de son interpellation" lundi, a indiqué le procureur Laurent Zuchowicz dans un communiqué.
 
Son incarcération a été décidée "afin d'éviter tout risque de réitération de faits similaires et compte tenu de l'absence de garanties de représentation". Selon les enquêteurs, l'homme avait programmé un départ en France métropolitaine "sans éléments vérifiables sur la destination et les personnalités recherchées".
 

Son épouse originaire de La Réunion

A sa sortie de prison, il avait été assigné à résidence à La Réunion, d'où son épouse est originaire. Cette mesure était arrivée à expiration il y a plusieurs semaines.
 

Une fiilière jihadiste

Cette affaire intervient alors qu'en avril dernier, un jeune homme soupçonné de radicalisation avait blessé par balle deux des policiers venus l'interpeller à son domicile à Saint-Benoît. L'auteur présumé des coups de feu et sa mère chez qui il résidait ont été transférés en métropole et incarcérés
 
Une filière jihadiste, la première en outre-mer, avait été démantelée à La Réunion en juin 2015. Elle était dirigée par un Réunionnais, prédicateur salafiste, de 21 ans à l'époque surnommé "l'Égyptien". Il lui était notamment reproché d'avoir incité plusieurs jeunes hommes à partir faire le jihad en Syrie. L'un de ces jeunes a ensuite été tué en Irak.
 
Le prédicateur a depuis été condamné à 7 ans de prison "pour  association de malfaiteurs à caractère terroriste". Selon la préfecture de La Réunion, une centaine de personnes  soupçonnées de radicalisation est recensée dans l'île.