La commission des enfants de la Creuse va tenir deux auditions vendredi à Paris et dimanche à Guéret. Entre 1963 et 1982, 2 150 enfants ont été déplacés de La Réunion vers différents départements ruraux de l'hexagone. Parmi eux, Valérie Andanson leur porte-parole que La1ère a contactée.
Depuis plus de 15 ans, les Réunionnais de La Creuse et l'une de leurs porte-paroles Valérie Andanson se battent pour faire aboutir un certain nombre de revendications. La commission nationale mise en place le 18 février 2016 faisait partie de ces demandes. La1ère.fr a demandé à Valérie Andanson ses impressions sur les travaux de cette instance.
La1ère.fr : la commission va tenir deux auditions, l’une à Paris ce vendredi, l’autre à Guéret ce dimanche, comment cela va-t-il se passer ?
Valérie Andanson : pendant deux heures, les cinq experts vont écouter nos témoignages ainsi que nos attentes. Les victimes sont reçues ensemble. Pour participer à ces auditions, il faut être reconnu comme enfant de la Creuse en passant soit par la commission (lesenfantsdelacreuse@outre-mer.gouv.fr) soit pas notre fédération (fed.desdrom@yahoo.fr).
Pour l’instant seuls 28 personnes vont participer à l’audition à Paris et 36 à Guéret. Ce n’est pas énorme sur 2 150, mais il y a eu beaucoup de décès, de suicides. Des personnes sont très malades, certaines en psychiatrie. Cette histoire a énormément abîmé. Malgré tout, il y des gens qui se manifestent récemment que je ne connaissais pas. La famille s’agrandit…
Quelles sont pour vous les premières avancées réalisée par la Commission nationale des enfants de la Creuse ?
La Commission a permis d’en savoir beaucoup plus sur nous. En octobre dernier, les experts ont annoncé à La Réunion qu’ils avaient comptabilisé 2 150 enfants exilés contre 1 630 auparavant. Mais ce nombre est encore susceptible d’évoluer.
Grâce à l’action de la ministre George Pau-Langevin, la commission a accès toutes les archives que ce soit dans l’hexagone ou à La Réunion. En janvier, ils vont travailler aux archives de Montpellier. Ils ont, selon moi, vraiment envie de faire la lumière sur notre histoire d’enfants déportés de La Réunion pour repeupler les départements ruraux de l’hexagone.
Qu’est-ce que vous attendez de la commission ?
Nous avons toujours les mêmes demandes. Nous voulons des billets d’avion aller-retour, l’hébergement à La Réunion pour les Réunionnais de la Creuse et leur famille. Nous voulons que cette histoire soit reconnue comme crime contre l’enfance. Ca serait la première fois en France et ce serait un crime imprescriptible.
Nous demandons que notre histoire figure dans les manuels scolaires, que les pupilles aient accès à l’ensemble de leurs dossiers. Nous voulons aussi que les familles réunionnaises qui demandent le rapatriement des corps de Réunionnais de la Creuse soient entièrement prises en charge par l’Etat. Nous demandons enfin des réparations financières pour toutes les victimes.
La commission doit rendre son rapport final le 18 février 2018, mais elle devrait annoncer en février prochain deux propositions. Nous espérons des avancées sur les billets d’avion et sur la mise en place d’une cellule psychologique. Nous espérons aussi être reçus par le président de la République avant la fin de son mandat.
La1ère.fr : la commission va tenir deux auditions, l’une à Paris ce vendredi, l’autre à Guéret ce dimanche, comment cela va-t-il se passer ?
Valérie Andanson : pendant deux heures, les cinq experts vont écouter nos témoignages ainsi que nos attentes. Les victimes sont reçues ensemble. Pour participer à ces auditions, il faut être reconnu comme enfant de la Creuse en passant soit par la commission (lesenfantsdelacreuse@outre-mer.gouv.fr) soit pas notre fédération (fed.desdrom@yahoo.fr).
Pour l’instant seuls 28 personnes vont participer à l’audition à Paris et 36 à Guéret. Ce n’est pas énorme sur 2 150, mais il y a eu beaucoup de décès, de suicides. Des personnes sont très malades, certaines en psychiatrie. Cette histoire a énormément abîmé. Malgré tout, il y des gens qui se manifestent récemment que je ne connaissais pas. La famille s’agrandit…
Quelles sont pour vous les premières avancées réalisée par la Commission nationale des enfants de la Creuse ?
La Commission a permis d’en savoir beaucoup plus sur nous. En octobre dernier, les experts ont annoncé à La Réunion qu’ils avaient comptabilisé 2 150 enfants exilés contre 1 630 auparavant. Mais ce nombre est encore susceptible d’évoluer.
Grâce à l’action de la ministre George Pau-Langevin, la commission a accès toutes les archives que ce soit dans l’hexagone ou à La Réunion. En janvier, ils vont travailler aux archives de Montpellier. Ils ont, selon moi, vraiment envie de faire la lumière sur notre histoire d’enfants déportés de La Réunion pour repeupler les départements ruraux de l’hexagone.
Qu’est-ce que vous attendez de la commission ?
Nous avons toujours les mêmes demandes. Nous voulons des billets d’avion aller-retour, l’hébergement à La Réunion pour les Réunionnais de la Creuse et leur famille. Nous voulons que cette histoire soit reconnue comme crime contre l’enfance. Ca serait la première fois en France et ce serait un crime imprescriptible.
Nous demandons que notre histoire figure dans les manuels scolaires, que les pupilles aient accès à l’ensemble de leurs dossiers. Nous voulons aussi que les familles réunionnaises qui demandent le rapatriement des corps de Réunionnais de la Creuse soient entièrement prises en charge par l’Etat. Nous demandons enfin des réparations financières pour toutes les victimes.
La commission doit rendre son rapport final le 18 février 2018, mais elle devrait annoncer en février prochain deux propositions. Nous espérons des avancées sur les billets d’avion et sur la mise en place d’une cellule psychologique. Nous espérons aussi être reçus par le président de la République avant la fin de son mandat.