La commission des enfants reunionnais dits de la Creuse a présenté son rapport d'étude. Les quatre experts estiment qu’il faudrait un lieu de mémoire ainsi qu’une date pour rendre hommage à ces 2015 enfants transplantés (dernier chiffre rendu public par l'étude) dans l'Hexagone.
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Ce mardi 10 avril 2018, au ministère des Outre-mer à Paris, Philippe Vitale, le président de la commission des enfants réunionnais dits de la Creuse a présenté son rapport de 700 pages. La ministre des Outre-mer a ensuite fait un discours et des propositions en faveur des Réunionnais de la Creuse. Regardez ci-dessous le FacebookLive de La1ère :
Dans son discours, Philippe Vitale a plaidé pour la création d’un "centre d’interprétation mémoriel" concernant les enfants réunionnais dits de la Creuse dans "l’Hexagone" et "dans l’océan Indien". "Il est important d’identifier les lieux", a-t-il ajouté.
Interrogés par La1ère, les experts Gilles Gauvin et Wilfrid Bertile ont ajouté qu’il serait souhaitable que ce lieu se trouve à Guéret dans la Creuse où 10% des enfants transplantés sont arrivés de 1962 à 1984. "Nous sommes favorables à un lieu qui soit vivant et qui permette aux Réunionnais de la Creuse et des autres départements de se retrouver", précise Gilles Gauvin.
Des lieux de mémoire
Dans son discours, Philippe Vitale a plaidé pour la création d’un "centre d’interprétation mémoriel" concernant les enfants réunionnais dits de la Creuse dans "l’Hexagone" et "dans l’océan Indien". "Il est important d’identifier les lieux", a-t-il ajouté.
Guéret dans la Creuse
Interrogés par La1ère, les experts Gilles Gauvin et Wilfrid Bertile ont ajouté qu’il serait souhaitable que ce lieu se trouve à Guéret dans la Creuse où 10% des enfants transplantés sont arrivés de 1962 à 1984. "Nous sommes favorables à un lieu qui soit vivant et qui permette aux Réunionnais de la Creuse et des autres départements de se retrouver", précise Gilles Gauvin. Les membres de la commission des #enfants dits de la #Creuse favorables à un lieu mémoriel à #Guéret et à la date du 20 novembre. @loutremer pic.twitter.com/pXmzvJwm4M
— La1ere.fr (@la1ere) 10 avril 2018
Date de commémoration
Le président de la Commission a aussi estimé qu’il faudrait désormais une date de commémoration pour les enfants dits de la Creuse. Philippe Vitale a précisé que deux dates étaient envisagées : le 18 février, date de la déclaration à l’assemblée nationale reconnaissant la responsabilité morale de l’Etat ou le 20 novembre, date de la journée internationale des droits de l’enfant. Regardez ci-dessous le reportage de FranceÔ/La1ère :Le 20 novembre
Interrogée par La1ère, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a précisé qu’elle choisirait la date avec les associations. Valérie Andanson, porte-parole de la fédération des Enfants déracinés des DROM (FEDD) estime que le 20 novembre est judicieux. "Nous voulons que notre combat serve aux enfants qui souffrent aujourd’hui", ajoute-t-elle.Lieu de mémoire à Paris
Quant au lieu de mémoire, la FEDD plaide pour Paris. "Nous sommes partis de La Réunion et nous sommes arrivés à Paris. C’est le lieu de notre déracinement. Notre priorité, c’est donc qu’il y ait un lieu de mémoire à Paris", précise Valérie Andanson.
Sculpture au ministère des Outre-mer
De son côté, Annick Girardin a déclaré à La1ère qu’il y avait "un site tout trouvé" pour rendre hommage aux enfants réunionnais dits de la Creuse : "le jardin du ministère des Outre-mer". La ministre souhaiterait qu’une sculpture évoquant l'histoire de ces enfants déracinés y soit installée, en association "avec des artistes".Dossiers et billets d'avion
Par ailleurs, la ministre des Outre-mer a rassuré les associations sur plusieurs points. "Nous allons tout d’abord faciliter la recherche d’informations concernant vos dossiers", a-t-elle déclaré. Un formulaire est désormais à disposition des enfants dits de la Creuse sur le site du ministère. Le financement des billets d’avion vers La Réunion, mesure prise il y a un an, va être "pérennisé et sécurisé", a-t-elle ajouté.Manuels scolaires
La FEDD demande désormais que l’histoire des Réunionnais de la Creuse soit intégrée dans les manuels scolaires. A La Réunion, les professeurs ont été sensibilisés à ce sujet par le recteur, a précisé Philippe Vitale dans son discours. Les membres de la commission l’ont en effet rencontré. En revanche concernant les manuels scolaires, la ministre des Outre-mer se dit favorable, "mais ce sera long", ajoute-t-elle.Des réparations ?
Les différentes associations de Réunionnais de la Creuse ont salué la présentation du rapport. Mais ils sont nombreux maintenant à penser à des réparations. Valérie Andanson est prête, elle aussi, à ce nouveau chapitre du combat des enfants de la Creuse. "Certains d’entre nous vivent dans de situations vraiment précaires", insiste-t-elle.
Le rapport en 6 points
Selon le rapport sur les enfants dits de la Creuse :- 2015 enfants de La Réunion ont été transférés dans l’hexagone entre 1962 et 1984.
- Ces mineurs ont été envoyés dans 83 départements de l’hexagone, le plus souvent ruraux.
- 10% de ces 2015 enfants sont arrivés dans la Creuse.
- La moitié de ces enfants avait entre 6 et 15 ans, un tiers moins de 5 ans et un sur cinq plus de 15 ans.
- 85% d’entre eux sont nés à La Réunion (principalement le nord urbain), les autres sont natifs de Madagascar, de l’île Maurice ou de l’Hexagone.
- 1800 enfants de la Creuse sont encore vivants, mais la très grande majorité ne peut ou ne veut pas se faire connaître.