"J'aime les choses bien faites, donc je suis une personne très organisée, tout est planifié. Je déteste donner mauvaise impression, j'ai une image à tenir", Rosiane est intransigeante envers elle-même d'abord, envers ses collègues ensuite. Cette discipline de fer lui a permis de jouir d'une certaine reconnaissance professionnelle : "En tant que femme dans le monde de l'informatique, j'ai su m'imposer et on m'écoute. Lorsque j'ai quelque chose à dire en réunion, par exemple un sujet à défendre, mes collègues prennent le temps de m'écouter, je m'impose". Elle a d'ailleurs un plan de carrière en tête : "À court terme je me vois bien directrice d'un programme informatique, gérer une grande Business Unit cela me plairait bien".
"Ma maman voulait que je poursuive mes études en métropole. À 17 ans et demi j'ai donc quitté la Guyane, ma famille et mes amis pour atterrir dans la région d'Orléans. J'étais interne dans une petite ville, Gien et j'allais en cours à Briare, 11 km plus loin. C'était très compliqué, le soir je pleurais sous ma couverture", Rosiane doit s'adapter et décroche à force de volonté un BTS en électrotechnique : "La France m'a permis d'avoir un mental solide et de devenir adulte rapidement".
"C'est vrai que je ne mets pas souvent mon pays en avant mais oui je suis guyanaise et la Guyane reste chère à mon cœur. D'un autre côté j'essaie de découvrir autre chose que les Dom-Tom, d'autres pays, d'autres cultures", son intransigeance ne fait pas de Rosiane une personne renfermée sur elle-même, loin de là. Celle qui aime "faire la folle avec ses copines" reste une personne à l'écoute de l'autre et ouverte sur le monde.