Route du Rhum : David Ducosson navigue pour Anne Caseneuve, disparue en 2015

Un premier Rhum en tant que skipper pour David Ducosson qui a été jusqu'ici préparateur sur la célèbre transatlantique.
Il a pris un départ canon. David Ducosson fonce vers son archipel, la Guadeloupe. Bientôt papa, le skipper est motivé pour rentrer vite. Il veut aussi rendre hommage à son amie Anne Caseneuve, dont il a repris le bateau. Vainqueur en 2014, la navigatrice bretonne est décédée un an plus tard. 
Il la connaît bien, cette Route du Rhum. Pendant de nombreuses années, David Ducosson y a travaillé comme préparateur, dans l’ombre des concurrents. Skipper professionnel depuis une vingtaine d’années, il a décidé de prendre le départ de cette 11ème édition "À force de préparer des bateaux pour d’autres skippers, on se dit ‘pourquoi pas moi!’" Le Guadeloupéen est à la barre du trimaran rose "Air Antilles - Caseneuve Maxi Catamaran".
 

En mémoire d'Anne

Ce voilier, c’est celui de son amie Anne Caseneuve, disparue en 2015. Un an plus tôt seulement, la navigatrice morbihannaise avait remporté la transatlantique dans la catégorie "Rhum".  "Cette course, c’est aussi un hommage à la mémoire d’Anne Caseneuve", confiait le skipper peu avant le départ. Son nom figure d’ailleurs encore, en lettre blanche, sur le cockpit, juste en-dessous de celui de David Ducosson. "J’ai dû mettre mon nom parce que c’est obligatoire, mais je n’ai pas enlevé le nom d’Anne", explique le skipper. 

C’est donc à deux qu’ils vont traverser l’Atlantique. "Il y aura deux esprits différents sur ce bateau", selon Eric Cintas, journaliste à France Télévisions et spécialiste de la voile. "Et je pense qu’ils vont bien s’entendre pour aller au bout!" Et réaliser l’un des objectifs de cette compétition : honorer la mémoire d’Anne Caseneuve et pourquoi pas faire un peu mieux : elle avait traversé l'Atlantique en 17 jours en 2014. 
 

Le Rhum, et après?  

Formé à Gourbeyre en Guadeloupe, David Ducosson a rêvé, pendant longtemps, de prendre le départ de la célèbre transatlantique. Le marin s'est qualifié in extremis, après quelques pépins techniques, pendant la préparation du bateau. Regardez ce reportage réalisé quelques jours avant le départ : 
Le Guadeloupéen aimerait aussi faire d’autres courses. "Le problème en Guadeloupe, c’est qu’on peut arriver à trouver un budget pour la Route du Rhum, mais après, pour toute autre course, c’est très compliqué de trouver des partenaires localement", la faute, selon lui, à un manque d’intérêt des Guadeloupéens pour la voile "même si c’est en train de changer."
 

Un bébé à l’arrivée

David Ducosson a hâte de retrouver son île. "Ca fait 6 mais que je suis parti, donc ça commence à me manquer sérieusement." Il est d’autant plus impatient d’arriver en Guadeloupe qu’un heureux événement l’y attend. Sa compagne doit accoucher début décembre, quelques jours après l’arrivée des "Rhum Multi", la catégorie dans laquelle il est engagé.

Le skipper croise les doigts pour que le nouveau-né ne pointe pas le bout de son nez plus tôt que prévu : "Je risque de me faire arracher la tête si je ne suis pas là pour la venue de cet heureux événement." Une aventure qu’a connue son collègue guadeloupéen, Damien Seguin, lui aussi engagé sur cette Route du Rhum. En 2006, sa compagne avait accouché deux jours après le départ de Concarneau de la Transat AG2R. 

Regardez l'interview de David Ducosson avant le départ de la Route du Rhum. Il était venu nous rejoindre devant le bateau de son camarade Luc Coquelin :