Royal qualifie Hulot de "très bon ministre" mais tire une "petite sonnette d'alarme" sur la Guyane

Nicolas Hulot et Ségolène Royal lors de la passation de pouvoir au ministère de l'Ecologie, en mai 2017.
L'ancienne ministre de l'Ecologie Ségolène Royal (PS) a estimé, dimanche 8 octobre, que Nicolas Hulot, qui lui a succédé à ce poste, était "un très bon ministre", tout en tirant une "petite sonnette d'alarme" sur plusieurs sujets dont la Guyane.
"C'est un très bon ministre parce que sa vie a été consacrée à la défense de l'environnement donc il en phase avec sa mission", a commencé, Ségolène Royal, ancienne ministre de l'Ecologie et actuelle ambassadrice pour les pôles dans l'émission "Questions politiques" de France Inter. Interrogée sur la manière de faire de Nicolas Hulot qui lui a succédé à ce poste, elle a toutefois ajouté un "mais", notamment au sujet de l'exploration d'hydrocarbures au large de la Guyane.
 
 

"J'ai refusé de signer ce permis"

Mais, a-t-elle poursuivi, "pour lui rendre service, il faut que je sois non complaisante et exigeante". "On est là à la charnière, au moment où se nouent un certain nombre de décisions politiques, sur lesquelles je tire une petite sonnette d'alarme, pour l'aider", a-t-elle ajouté, parlant même de "points de vigilance extrême". Interrogée à ce titre sur la signature par Nicolas Hulot de la prolongation du permis exclusif d'exploration d'hydrocarbures détenu par Total au large de la Guyane, elle a dit la "regretter".
 
"J'ai refusé de le signer ce permis comme tous les permis de recherche d'hydrocarbures depuis l'Accord de Paris sur le climat", a-t-elle commenté, rappelant que "les experts du Giec nous disent qu'il faut renoncer aux énergies fossiles si on veut réussir à atteindre le refroidissement, c'est-à-dire passer en dessous des 2°" de réchauffement de la planète.
 

De "très fortes pressions"

Reconnaissant avoir elle-même subi à l'époque de "très fortes pressions", elle a regretté un "mauvais service rendu à la planète et un mauvais service rendu même à Total", une "grande entreprise performante qui est en train d'investir massivement dans les énergies renouvelables".
 
"Ce que la volonté de l'Etat aurait dû faire sans concession, c'est de dire à Total : -vous allez faire de la Guyane un territoire d'avant-garde sur les énergies renouvelables-", a-t-elle insisté, évoquant une "occasion manquée de franchir un seuil spectaculaire".