Le Stade toulousain entame bien sa campagne européenne en gagnant en Ulster et en domptant les rugueux Irlandais. L’état d’esprit du groupe et le talent ont fait la différence. Le Calédonien d'origine Wallisienne enchaîne les Bleus et la Coupe d’Europe, ça lui va bien.
Selevasio Tolofua est parti sur un rythme élevé. Après avoir fêté sa première sélection en équipe de France la semaine dernière contre l’Angleterre, en finale de l’Autumn Cup à Twickenham dans le temple du rugby, le Calédonien part à la conquête de l’Europe. Champion de France avec le stade Toulousain en 2019, il n’est pas rassasié. Il revient pour Outre-mer la 1ère sur ce match, mettant en avant l’état d’esprit du groupe emmené par les anciens du Pacifique, les "Papas" de l’équipe selon lui.
Outre-Mer la 1ère : D’abord, quelles est votre réaction sur cette victoire qui n’a pas été facile contre ces sacrés Irlandais ?
Selevasio Tolofua : On a fait preuve d’un bel état d’esprit, notre groupe n’a rien lâché, on est très contents de cette victoire. Globalement il y a eu beaucoup de combat, le banc a fait la différence avec un gros travail en fin de match. Et aussi on a su utiliser nos ballons en contre-attaque pour revenir sur eux et marquer. Les conditions étaient difficiles avec la pluie, ce qui fait qu’on a essayé de jouer les bons ballons et les bonifier comme on pouvait. En face il y avait quand même une très belle équipe, très dense devant. C’est un très bon match mais ce n’est que le premier, on doit continuer dimanche prochain contre les champions d’Europe.
Au Stade Toulousain où je suis arrivé à neuf ans, on a un plan de jeu et une façon de jouer que je pratique depuis bientôt quinze ans, on a cette culture très tôt dans les équipes de jeunes.
Comme Jérôme Kaino, Joe Tekori est originaire des îles Samoa, c’est dans la culture et le respect que ces gars-là nous font garder la tête droite.
Sélévasio Tolofua
Outre-Mer la 1ère : Yannick Youyoute, le Guadeloupéen, est rentré hier en jeu pour son premier match en Coupe d’Europe à 21 ans. Vous qui, à 23 ans avez un peu d’expérience, est-ce que vous commencez déjà à lui transmettre des choses ?
Selevasio Tolofua : Yannick est un mec qui travaille énormément, hier il a fait une rentrée énorme. Franchement physiquement c’est un monstre. Je n’ai pas de conseils à lui donner et j’espère qu’il va enchaîner des matchs. On est proches, il fait partie de notre petit groupe avec Peato ou Rod. Et puis c’est un mec des îles aussi, on se rejoint tous là-dedans.
Outre-Mer la 1ère : Comment voyez–vous le prochain match contre Exeter, les champions d’Europe en titre ?
Selevasio Tolofua : D’abord on a toujours la défaite de septembre en travers de la gorge (Ndlr Exeter avait battu Toulouse en demi-finale de la coupe d’Europe 28/18). Après c’est une nouvelle saison et une nouvelle Coupe d’Europe, on a tourné la page. C’est bien pour nous que ce soit à la maison pour bien entamer la saison européenne à Ernest Wallon, on a de la fierté à défendre même si le public ne sera pas là. Ce qui s’est passé il y a trois mois reste dans la tête. On les connaît, ils sont surs de leur force avec leur "picks and go" et ils s’appuient dessus. Je ne sais pas encore comment on va les jouer, on n’a pas entamé la semaine de préparation, mais une chose est sûre on va tout mettre en place cette semaine pour avoir les moyens de les battre. Mais c’est un nouveau match et chaque match est différent.
Outre-Mer la 1ère : Ce sont des cadences infernales non ?
Selevasio Tolofua : On ne peut pas rêver mieux, je ne vais pas me plaindre. Je joue contre ce qui se fait de mieux en Europe, je suis heureux de pouvoir vivre ça, tout ce que je prends je le prends et je le vis à fond.