L'ambiance était brulante au stade de France, Peato et Romain les deux gars du Pacifique sont serrés l'un contre l'autre lors de la Marseillaise chantée à Capella par tout un stade, symbole de tous ces gars venus du bout du monde pour une tunique bleue.
Jonathan Danty lui, paraît plus concentré mais quel retour pour le Marie-Galantais qui a attendu cinq ans avant que les cadres fédéraux lui fassent enfin confiance. Il ne pensait jamais revenir en bleu.
Danty en vrai monsieur propre
Titularisé d'entrée au centre de l'attaque comme premier attaquant, Jonathan trouve rapidement les intervalles au sein de la défense anglaise. Malheureusement sur une de ses attaques N'Tamack contrôle mal le ballon. Mais Danty fait avancer les siens à chaque fois qu’il a le ballon, c'est son job sur le terrain en attaque.
Les bleus comme à chaque match, prennent le score à leur compte, ils mèneront toujours dans ce match contre les sujets de sa gracieuse majesté.
À la 21ème minute, le Marie-Galantais joue les experts au pied, et remet d'un gauche acrobatique les siens dans le bon sens. La touche trouvée est pour les bleus car Furbank l'arrière pose le pied en touche. Sur l'action qui suite les avants dynamisent les Anglais et obtiennent une pénalité que convertit Jaminet. Les bleus mènent de huit points.
À chaque incursion dans le camp anglais, les bleus marquent et Danty continue son œuvre de destruction en assenant un plaquage terrible au deuxième ligne Isiekwe et en progressant ballon en main comme à la 38ème minute. Jo est au top.
Tao et Peato rentrent en duo
À la 50ème minute les deux calédoniens rentrent en jeu dans cette finale. Fabien Galthié le sélectionneur utilise le terme de finisseurs et non plus de remplaçants, car les joueurs neufs apportent incontestablement un plus à l’équipe.
Ce qui va être une nouvelle fois le cas avec ces deux-là.
Les charges de Taofifenua dans la défense anglaise font mal, elles sont propres aussi, aucun ballon perdu pour le grand deuxième ligne. Après une de ses charges, Dupont va concrétiser et marquer le troisième essai bleu, qui donnera le score final de 25 / 13 pour la France.
Peato lui en deux minutes va faire parler sa classe, en plaquant son vis-à-vis anglais Jamie Georges qui avait promis l'enfer aux Français, mais qui le subit sur ce coup. Et deux minutes plus tard, il met toute la défense adverse dans le vent avec une relance plein axe dont il a le secret, bien emmené par Antoine Dupont. Cette fois, il n’aura pas le ballon de la victoire en main comme au Pays-de-Galles la semaine dernière, mais il apporte sa pierre à l’édifice bleu.
Solidarité en défense et précision pour les trois
Les trois joueurs ultramarins resteront jusqu'au bout sur la pelouse du stade de France. Jonathan Danty, très solide, plaque tout ce qui est anglais et qui bouge encore. Tao emmène les mauls, protège la conquête des ballons. Et chaque lancer en touche de Peato trouve sa cible, aucun déchet.
Comme Jonathan Danty aura utilisé à plusieurs reprises comme premier attaquant, tout va bien pour nos bleus d’outre-mer.
Danty, même si ce n’est pas son domaine de prédilection aura aussi utilisé plusieurs fois son jeu au pied avec justesse et précision. Il aura pris une dimension dans ce tournoi et menace vraiment celui était encore l'an dernier l’incontestable titulaire Virimi Vakatawa. Avec Gaël Fickou au centre l'entente est parfaite entre les deux hommes.
Peato Mauvaka forme avec Julien Marchand, un duo extraordinaire au talonnage, ils se complètent aussi bien en club qu’en équipe nationale, pour le bien du Stade Toulousain et de l’équipe de France.
Quant à Romain Taofifenua l’un des trentenaires de l’équipe, il rassure et assure.
Comme avec son club à Lyon, c'est l'un de ceux vers qui l'on se tourne pour maitriser une situation, psychologiquement ces nouvelles responsabilités lui confèrent juste en trente minutes par match un rôle de joueur indiscutable dans le groupe France.
Tout va bien pour nos bleus d’outre-mer.
Quels visages pour demain ?
Il y aura d’autres joueurs d’outre-mer qui postuleront pour la coupe du monde 2023. À commencer par Yoram Moefana, le Futunien, qui blessé n’a pas participé à ce match, mais qui avait démontré l’étendue de son talent dans les quatre autres, en marquant notamment un essai en Écosse. Yoram a gagné lui aussi ce Grand Chelem, même s'il a suivi le match des tribunes, il fait partie intégrante du groupe.
Il y aura une place à prendre pour les deux Calédoniens, l’ailier du Racing Donovan Taofifenua ou pour la troisième ligne centre de Toulouse Selevasio Tolofua, voire pourquoi pas du Guadeloupéen de Toulouse, Yannick Youyoute. Mais pour ces trois derniers, ce sera quand même compliqué, sauf en cas de blessure d’un titulaire dans le Xv de France, ce qui ouvrirait une porte.
Ce grand chelem aura prouvé, une fois de plus, que la relève se trouve en outre-mer, et que les pépites sont formées au pôle espoir de Nouméa, dans les clubs comme Dumbéa ou Afili (Futuna), ou encore Guadeloupe.