Bernard Séret, biologiste marin connu pour ses travaux sur les raies et les requins, dont il a décrit plusieurs espèces, signe un livre intitulé Requins des Antilles aux éditions Scitep. Il est venu le dédicacer au Salon de la plongée à Paris qui ferme ses portes ce lundi.
Cécile Baquey•
Depuis l’âge de 16 ans, Bernard Séret est plongeur. Après un long séjour de cinq ans en Afrique de l’Ouest, Bernard Séret s’est pris de passion pour les raies et les requins. "Les raies, ce sont des requins aplatis", s’amuse-t-il.
Le requinologue a aussi vécu à La Réunion. Il s’est rendu dans tout l’Outre-mer français en mission, notamment en Nouvelle-Calédonie dans le cadre d’expéditions naturalistes.
Le scientifique se désole de voir de moins en moins de requins. "Aux Antilles, la population est en net déclin en raison de la surpêche dans l’Atlantique". Mais Bernard Séret ne désespère pas : "avec les projets de réserves marines en Martinique et en Guadeloupe, on peut espérer que la population de requins remonte". Peut-on se passer des requins ? Pour Bernard Seret, la réponse est clairement non.
Plusieurs raison expliquent la crise requin de La Réunion. Selon Bernard Séret, la situation géographique particulière de La Réunion, en pleine océan, très éloignée du continent en fait une "aire de repos pour les requins". Par ailleurs, "l’île n’a pas beaucoup de plages et elle surpeuplée".
Le requinologue avance aussi une autre raison permettant de comprendre cette crise. "Les requins récifaux ont presque disparus à La Réunion. Ils n’étaient pas dangereux pour l’homme. Et comme la nature a horreur du vide, les requins tigre et bouledogue ont pris leur place. Or ces requins-là peuvent attaquer les hommes", conclut le spécialiste des requins.