S’il a bien interdiction d’exercer toute activité pastorale, de porter ses insignes d’évêques et d’entrer en contact avec ses connaissances en Guyane, Mgr. Emmanuel Lafont ne s’est pas vu retirer pour l’heure par le Vatican son titre d’évêque, et encore moins son statut de prêtre catholique.
Une sanction insuffisante pour certains
Une situation qui surprend les membres de l’Association pour la vérité, la transparence et la moralisation dans le diocèse de Guyane. "Nous ne comprenons pas que la Commission qui a statué suite à l’enquête canonique n’aille pas plus loin en matière de sanction à l’encontre de Mgr. Lafont, explique Patrick Louis-Ferdinand, son président. Pour autant, nous sommes trop respectueux de l’Eglise et de notre Pape pour pouvoir porter un jugement quelconque sur la décision qui a été prise. La commission a pris des mesures disciplinaires en fonction des éléments qu’elle avait sur ce dossier."
Pour certains, nul doute que cette sanction religieuse « ad minima », comme la qualifient plusieurs membres de la communauté catholique guyanaise que nous avons contactés et qui ne souhaitent pas s’exprimer publiquement pour l’instant, s’inscrit dans l’attente des résultats de la justice civile.
Emmanuel Lafont est visé par une enquête préliminaire du Parquet de Cayenne qui suit son cours pour traite d’être humain aggravée, aide au séjour irrégulier et abus de confiance aggravée. La sanction religieuse pourrait être alors revue à la hausse si d’aventure Mgr. Lafont, pour l’heure présumé innocent, était condamné au civil.
"Nous espérons que de nouvelles victimes vont se faire connaître"
Au-delà de cette sanction, les membres l’Association pour la vérité, la transparence et la moralisation dans le diocèse de Guyane attendent énormément de l’enquête judiciaire en cours et une libération de la parole en Guyane. "Nous espérons, que suite à cette annonce des sanctions prises par le Vatican, que de nouvelles victimes vont se faire connaitre, que des gens vont parler à l’instar de ce qui se passe dans d’autres diocèses de France, insiste Patrick Louis-Ferdinand. Ce dernier espère que "d’autres fidèles de Guyane ont des choses à dire sur l’attitude et le comportement de Mgr. Lafont."