Tous les jours, des images satellites des Petites Antilles sont publiées sur le compte Instagram et Twitter de SarWatch. Elles révèlent, grâce à un code couleur, la présence de sargasses sur les côtes ou au large des différentes îles. Les algues brunes sont représentées par de longues traces rouges, signe d’une forte présence des sargasses dans les archipels.
C'est l'océanologue Tanguy Szekely, 37 ans, qui est à l'origine de cet outil de surveillance des sargasses. Né en Bretagne, le chercheur vit toute son enfance en Guadeloupe puis en Martinique. Il quitte “l’île aux fleurs” pour entamer des études d’hydrologie et d’océanographie dans l'Hexagone. Après un passage au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique, il décide de fonder avec certains collègues la société Oceanscope.
Maîtrise des outils scientifiques
"En 2018, lorsqu’une grosse vague de sargasses s'est échouée en Martinique, ma belle-famille qui vit encore là-bas, m’en a beaucoup parlé.” À l’époque, Tanguy Szekely comprend l’ampleur de la situation mais reste surpris : “Je me suis aperçu qu’il y avait peu de recherches à ce sujet.”
Une idée lui vient alors : utiliser le satellite Sentinel-3, avec lequel il travaille quotidiennement, pour savoir où et quand les sargasses arriveront sur les côtes antillaises. “Les images que nous produisons avec Sentinel-3 appartiennent au domaine public, elles sont donc accessibles à tous”.
Tanguy Szekely met son expertise et celle de ses collègues à contribution, de façon bénévole.
La première version de SarWatch est mise en place en 2019
Tanguy Szekely
Grâce aux images des satellites des derniers jours et les prévisions de courant, des projections de dérive de sargasses sont calculées entre 5 et 6 jours avant leur arrivée. Des données qui seront ensuite publiées. Le scientifique souhaite améliorer ce point et avoir des calculs plus précis : “On utilise beaucoup les courants et pas tellement le vent, alors que c’est un élément important pour les sargasses.”
Trois ans après sa création, SarWatch cumule près de 300 abonnés sur les réseaux sociaux. “Ma belle-mère est ravie d’avoir ces informations”, rigole Tanguy. Il avoue, plus sérieusement, qu’il aimerait avoir plus de temps et de moyens financiers pour développer ce projet, dans les prochaines années.
Pour en savoir plus, écoutez ce reportage radio de Lou Surrans ⤵