Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a évoqué jeudi l'idée d'organiser en marge de l'Assemblée générale le mois prochain une réunion consacrée à la situation en Amazonie, plus grande forêt tropicale du monde, où les incendies se multiplient.
•
"La situation en Amazonie est, clairement, très grave", a déclaré M. Guterres dans un point de presse en marge d'une conférence sur le développement de l'Afrique organisée à Yokohama au Japon. 1.044 nouveaux départs de feu ont été constatés mardi dans tout le Brésil par l'Institut national de recherche spatiale (INPE). Au total, quelque 80.000 feux de forêt ont été répertoriés dans le pays depuis le début de l'année -- un plus haut depuis 2013 -- dont plus de la moitié en Amazonie.
"Je pense que la communauté internationale doit se mobiliser avec force pour soutenir les pays d'Amazonie afin de mettre fin aux incendies aussi rapidement que possible par tous les moyens possibles et mener ensuite une politique complète de reforestation. Nous n'avons pas fait assez jusqu'à présent", a ajouté M. Guterres.
"Les Africains ne contribuent quasiment pas au changement climatique. Le niveaux d'émissions (de gaz à effet de serre, NDLR) est extrêmement bas en Afrique en comparaison d'autres parties du monde. Or l'Afrique souffre en première ligne de l'impact dévastateur des conséquences du changement climatique", a souligné le secrétaire général des Nations unies.
Nous appelons avec énergie à la mobilisation de ressources et avons été en contact avec des pays pour voir s'il pourrait y avoir une réunion dédiée à la mobilisation de soutiens à l'Amazonie au cours de l'Assemblée générale
(prévue du 20 au 23 septembre à New York)
- Antonio Guterres.
Pression internationale croissante
Le Brésil s'est finalement dit "ouvert" mardi à une aide financière étrangère pour lutter contre les incendies en Amazonie, à condition de contrôler les fonds, après avoir rejeté la veille une offre du G7. Le président brésilien Jair Bolsonaro a signé mercredi un décret interdisant les brûlis agricoles dans tout le Brésil pendant soixante jours pour tenter de freiner la multiplication des incendies face à une pression internationale croissante."Je pense que la communauté internationale doit se mobiliser avec force pour soutenir les pays d'Amazonie afin de mettre fin aux incendies aussi rapidement que possible par tous les moyens possibles et mener ensuite une politique complète de reforestation. Nous n'avons pas fait assez jusqu'à présent", a ajouté M. Guterres.
Réunion le 6 septembre
Le Pérou et la Colombie ont proposé aux pays de la région amazonienne une réunion d'urgence le 6 septembre pour coordonner les mesures de protection de la plus vaste forêt tropicale du monde qui, outre le Brésil et ces deux pays, s'étend aussi en Bolivie, Equateur, Guyane française, Guyana, Suriname et Venezuela.Un rôle essentiel
La forêt d'Amazonie joue un rôle essentiel dans la régulation des climats régionaux et mondiaux, et sa destruction, même partielle, ne serait pas sans conséquence sur les températures et la biodiversité. Revenant sur l'Afrique, sujet de la conférence à laquelle il participait en banlieue de Tokyo, M. Guterres a souligné qu'"un engagement des Etats, des entreprises et villes" dans la lutte contre le changement climatique était "une demande claire" de ce continent."Les Africains ne contribuent quasiment pas au changement climatique. Le niveaux d'émissions (de gaz à effet de serre, NDLR) est extrêmement bas en Afrique en comparaison d'autres parties du monde. Or l'Afrique souffre en première ligne de l'impact dévastateur des conséquences du changement climatique", a souligné le secrétaire général des Nations unies.