Seine-Saint-Denis : jusqu'à 8 ans de prison pour les chefs d'un trafic de drogue depuis la Martinique

Palais de justice de Bobigny
Le tribunal de Bobigny a prononcé des peines allant jusqu'à 8 ans de prison pour les chefs d'un trafic de cocaïne et d'héroïne en Seine-Saint-Denis. Les stupéfiants provenaient de la Martinique. 
Des peines allant jusqu'à huit ans de prison ferme ont été prononcées jeudi par le tribunal de Bobigny à l'encontre d'une demi-douzaine de responsables d'un vaste trafic d'héroïne et de cocaïne dans une cité de Seine-Saint-Denis, en provenance
de Martinique.

Dénonçant une "véritable organisation", "lucrative", avec plus de 200 acheteurs certains jours soit "environ 20.000 euros de recettes journalières", la procureure avait requis jusqu'à dix ans de prison.

Depuis lundi, les prévenus, onze hommes et deux femmes âgés de 21 à 41 ans, interpellés en novembre 2015, étaient jugés par le tribunal correctionnel pour un vaste commerce impliquant des "mules" chargées de convoyer la drogue depuis les Antilles.

Jusqu'à 8 ans de prison

Les peines les plus lourdes ont été infligées aux deux "propriétaires" du point de vente de la cité Gabriel-Péri, dont l'un est en fuite : 8 ans, 100.000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction de séjour dans le département.

Deux "grossistes" ont écopé de 4 et 5 ans ferme et 10.000 et 30.000 euros d'amende.

Deux "gérants" chargés des "guetteurs" et des vendeurs ont quant à eux été condamnés à 4 ans de prison. Des peines inférieures et des relaxes ont été prononcées à l'encontre des autres protagonistes. 

Climat de "terreur"

Pointant l'"omerta" et le climat de "terreur" régnant dans la cité, la procureure a dit avoir recensé depuis 2013 une douzaine d'overdoses, deux homicides et huit tentatives d'homicide liés à des règlements de comptes dans le quartier.

En novembre 2015, au lendemain des arrestations, une fusillade à coups de kalachnikov et de pistolet-mitrailleur Uzi avait éclaté dans la cité. Les tirs ont été attribués à la "volonté des successeurs" des prévenus de reprendre la main, alors que des jeunes d'une cité voisine avaient déjà "installé leurs vendeurs", a expliqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

La procureure avait demandé au tribunal de ne pas se laisser "berner par les paravents" déployés par les prévenus alors que la plupart d'entre eux ont vigoureusement contesté à la barre l'interprétation faite par l'accusation de leurs écoutes téléphonique, où il était parfois question de fortes sommes d'argent et de dettes s'élevant jusqu'à 30.000 euros.