[SERIE 1/5] Venir étudier dans l'Hexagone : Luka Mavaetau, Calédonien devenu Lillois pour étudier le théâtre

©la1ere
Chaque année, 25 000 jeunes des Outre-mer viennent étudier dans l'Hexagone. Parmi eux, Luka Mavaetau venu de Nouvelle-Calédonie pour suivre une licence en Arts de la scène à Lille.
"Au lycée, je m’ennuyais. Là, je vais enfin pouvoir faire ce que j’aime !" À 18 ans, Luka Mavaetau, casquette vissée sur la tête et regard curieux, sait ce qu’il veut. Après 6 mois d’économies et un long périple depuis Dumbéa, le jeune homme s’apprête à faire sa rentrée à l’Université de Lille. Son objectif : travailler dans le domaine du théâtre. Mais en Nouvelle-Calédonie, cette formation n’existe pas.
 
Son rêve se concrétise grâce à l’obtention d’une aide à la mobilité. Parmi les critères : les revenus des parents, les notes obtenues au baccalauréat ou encore la non-existence de la formation recherchée sur le territoire. Grâce à cette bourse de l’Etat, l'étudiant a également obtenu un logement en résidence universitaire.
 

Prendre ses marques, à 16 000 kilomètres de sa famille

Née d’une mère métropolitaine et d’un père wallisien, Luka a grandi avec ce mélange des cultures. Mais il n’est pas souvent venu dans l’Hexagone. L’adaptation se fait au jour le jour. "Il y a plein de choses qui changent. En Nouvelle-Calédonie, il n’y a pas autant de voies sur l’autoroute", explique-t-il. "Autre différence : chez nous, on passe nos vacances en Nouvelle-Zélande ou au Japon, j’ai hâte de voyager en Europe et découvrir l’Espagne par exemple".


À 16 000 kilomètres de son île, Luka ne pourra pas rentrer visiter sa famille avant deux ou trois ans. Les billets d’avion aller-retour Paris-Nouméa avoisinent les 2 000 euros. "Mon budget mensuel est de 500 euros par mois. Il faudra que j’économise", détaille-t-il.
 

350 nouveaux étudiants néo-calédoniens en métropole cette année

Le futur comédien pourra compter sur le soutien de sa petite-amie, Réunionnaise ayant grandi en Nouvelle-Calédonie, arrivée à Lille l’an dernier pour faire une licence d’anglais. Son meilleur ami, quant à lui, fait également sa première rentrée dans un autre campus de la ville du Nord.
 
Cette année, 350 néo-calédoniens, dont 260 boursiers, ont fait leur rentrée en métropole, selon la Maison de la Nouvelle-Calédonie. Ils s’ajoutent aux 2 000 jeunes Calédoniens déjà présents sur le continent. Pour tous, il faudra rentrer au pays une fois leur diplôme en poche, faute de devoir rembourser l’aide financière attribuée par l’archipel du Pacifique pour leur mobilité.