D'après les conclusions de l'enquête de l'AP-HP et de l'ARS, une "série de dysfonctionnements" au sein des urgences de l'hôpital parisien a mené au décès de Micheline Myrtil. La mort de cette Martiniquaise de 55 ans dans la nuit du 17 au 18 décembre reste inexpliquée. La famille porte plainte.
L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'Agence régionale de santé (ARS) ont remis lundi les conclusions de leur enquête après le décès inexpliqué de Micheline Myrtil, 55 ans, aux urgences de l'hôpital Lariboisière.
Victime de maux de tête et de fièvre, la Martiniquaise, employée à la mairie de Paris, avait été amenée aux urgences par les pompiers le 17 décembre dernier en fin de journée, avant d'être retrouvée inanimée par un aide soignant au petit matin.
Pour le docteur Dominique Pateron, président de la collégiale des urgences de l'AP-HP et un des rédacteurs du rapport, "il n'y a pas eu de défaillance particulière mais une série de dysfonctionnements" dans la prise en charge de Micheline Myrtil.
Le premier : une mauvaise identification de la quinquagénaire. Déposée par les pompiers avec un nom mal orthographié, elle a été enregistrée aux urgences sous ce mauvais nom alors que la procédure habituelle nécessite la vérification d'une pièce d'identité.
Une mauvaise orthographe qui pourrait expliquer pourquoi la Martiniquaise n'a pas répondu aux appels de l'accueil, et a ensuite été déclarée comme "en fugue" de l'hôpital.
Second dysfonctionnement : une surveillance insuffisante de la zone de prise en charge dans les urgences. Classée parmi les patients "légers", nécessitant une simple consultation, Micheline Myrtil aurait du recevoir la visite d'un soignant au minimum toutes les deux heures.
Mais après le passage d'une infirmière à 19h et 21h, aucune visite n'est notée jusqu'à la découverte de son corps le lendemain vers 6h du matin.
Toujours selon le docteur Pateron, ce décès est à mettre dans le contexte particulier du service des urgences de l'hôpital Lariboisière où les personnels travaillent dans des conditions "difficiles". Parmi les contraintes identifiées par le rapport : un problème de surface. L'espace est partagée avec les urgences ORL et céphalée de Paris.
Autre difficulté propre à la structure : la surchage de travail des personnels. Le personnel soignant non médical doit s'acquitter de tâches supplémentaires - notamment administratives - par rapport à leurs collègues d'autres établissements de l'AP-HP. Le personnel soignant médical est, lui, en sous-effectif par rapport à la moyenne de l'AP-HP.
Au sein de l'AP-HP, on indique que des mesures avaient été mises en place avant le drame pour améliorer le fonctionnement du service des urgences, avec notamment l'instauration d'une prise en charge plus rapide et efficace des patients "légers".
Suite au décès de Micheline Myrtil, d'autres mesures ont été adoptées. Les procédures et formation seront révisées. La surveillance sera également renforcée la nuit et les urgences ORL et céphalée seront relocalisées.
Les causes médicales du décès de la Martiniquaise sont toujours inconnues. Une autopsie a été faite mais les résultats n'ont pas encore été communiqués.
Micheline Myrtil a été inhumée à Ducos, en Martinique, le 9 janvier dernier.
Victime de maux de tête et de fièvre, la Martiniquaise, employée à la mairie de Paris, avait été amenée aux urgences par les pompiers le 17 décembre dernier en fin de journée, avant d'être retrouvée inanimée par un aide soignant au petit matin.
Pour le docteur Dominique Pateron, président de la collégiale des urgences de l'AP-HP et un des rédacteurs du rapport, "il n'y a pas eu de défaillance particulière mais une série de dysfonctionnements" dans la prise en charge de Micheline Myrtil.
Mauvaise identification
Le premier : une mauvaise identification de la quinquagénaire. Déposée par les pompiers avec un nom mal orthographié, elle a été enregistrée aux urgences sous ce mauvais nom alors que la procédure habituelle nécessite la vérification d'une pièce d'identité.Une mauvaise orthographe qui pourrait expliquer pourquoi la Martiniquaise n'a pas répondu aux appels de l'accueil, et a ensuite été déclarée comme "en fugue" de l'hôpital.
Surveillance insuffisante
Second dysfonctionnement : une surveillance insuffisante de la zone de prise en charge dans les urgences. Classée parmi les patients "légers", nécessitant une simple consultation, Micheline Myrtil aurait du recevoir la visite d'un soignant au minimum toutes les deux heures.Mais après le passage d'une infirmière à 19h et 21h, aucune visite n'est notée jusqu'à la découverte de son corps le lendemain vers 6h du matin.
Des conditions "particulières et difficiles" à l'hôpital Lariboisière
Toujours selon le docteur Pateron, ce décès est à mettre dans le contexte particulier du service des urgences de l'hôpital Lariboisière où les personnels travaillent dans des conditions "difficiles". Parmi les contraintes identifiées par le rapport : un problème de surface. L'espace est partagée avec les urgences ORL et céphalée de Paris. Autre difficulté propre à la structure : la surchage de travail des personnels. Le personnel soignant non médical doit s'acquitter de tâches supplémentaires - notamment administratives - par rapport à leurs collègues d'autres établissements de l'AP-HP. Le personnel soignant médical est, lui, en sous-effectif par rapport à la moyenne de l'AP-HP.
Des mesures mises en place
Au sein de l'AP-HP, on indique que des mesures avaient été mises en place avant le drame pour améliorer le fonctionnement du service des urgences, avec notamment l'instauration d'une prise en charge plus rapide et efficace des patients "légers".Suite au décès de Micheline Myrtil, d'autres mesures ont été adoptées. Les procédures et formation seront révisées. La surveillance sera également renforcée la nuit et les urgences ORL et céphalée seront relocalisées.
Causes du décès toujours inconnues
Les causes médicales du décès de la Martiniquaise sont toujours inconnues. Une autopsie a été faite mais les résultats n'ont pas encore été communiqués. Micheline Myrtil a été inhumée à Ducos, en Martinique, le 9 janvier dernier.