Selon les chiffres de Santé Publique France, publiés en novembre 2024 pour l'année 2023, entre 415 et 450 nouveaux diagnostiques de VIH ont été réalisés en outre-mer, sur les 5 500 personnes déclarées séropositives dans l'ensemble du territoire national: 92 à Mayotte, 81 en Martinique, 85 en Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy, 57 à La Réunion et une centaine en Guyane. Des données qui témoignent d'une épidémie encore très active outre-mer.
Premier territoire concerné, la Guyane devant Mayotte, les Antilles et l'île de France. Santé Publique France évoque dans son dernier bilan "une situation particulièrement préoccupante" dans le département voisin du Brésil (6 fois plus de cas de découverte de séropositivité qu'en île de France) , d'autant que le système de déclaration des cas positifs n'y est pas toujours très efficient. Le nombre de cas pourrait donc être sous-estimé selon les autorités de santé. La Guyane qui fait par ailleurs figure de bon élève en matière de gestion de la maladie.
La situation épidémique reste également tendue en Martinique et en Guadeloupe, tout comme à Mayotte. Cependant dans le 101e département, le nombre de nouvelles séropositivités semble marquer le pas. Il est passé de 338 cas en 2022 à 296 pour l'année 2023.
Mais si on est loin des années où le sida signifiait la promesse d’une mort imminente, en grande partie grâce à la trithérapie, il faut rappeler qu'on ne guérit toujours pas du sida, on vit avec.
Le dépistage et la prévention, des armes pour lutter contre la maladie
Sur ce plan-là, les Outre-mer sont plutôt bien classés car si les territoires ultramarins sont les plus touchés par l'épidémie, ce sont aussi ceux qui dépistent le plus. Le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) et du VIH y est d'ailleurs possible (comme partout en France) sans ordonnance et sans rendez-vous dans les laboratoires d'analyses médicales, gratuitement pour les moins de 26 ans.
"Il ne faut pas baisser la garde" souligne le président du centre de coordination des actions anti-VIH en Guyane, Mathieu Nacher.
Pour la seule Guyane, "il persiste un réservoir de 200 personnes non diagnostiquées qu'il faut qu'on arrive à atteindre pour vraiment contrôler l'épidémie" précise ainsi Sophie Devos médecin épidémiologiste à la cellule régionale de Guyane de Santé publique France.
Près de 40 millions de personnes vivent encore avec le VIH dans le monde.
Il est possible de soutenir le Sidaction en appelant le 110
Invités :
♦ Sandrine Fournier, directrice du pôle financier des associations de Sidaction
♦ Emmanuel Bodoignet, Vice-président de l’association AIDES
♦ Mathieu Nacher, professeur d’épidémiologie, président du COREVIH (la Coordination régionale de lutte contre le VIH)
Présentation Kessi Weishaupt Tahi
Rédaction en chef Jean-Claude Samyde
Réalisation Rachid Abdelli
Production Pôle Outre-mer de France Télévisions
Durée 38 minutes - © 2025