Sortie du biopic consacré à Gauguin et son voyage à Tahiti

Le film Gauguin-Voyage de Tahiti sort ce mercredi dans l'Hexagone. Ce long-métrage, inspiré librement de "Noa Noa", carnet de voyage écrit par le peintre Gauguin a été réalisé par Edouard Deluc. Vincent Cassel incarne le "peintre maudit".
Présenté à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) avant sa sortie en salles le 20 septembre, le film d'Edouard Deluc se veut une oeuvre issue du carnet de voyage illustré réalisé par Gauguin lors de son premier séjour à Tahiti, entre 1891 et 1893 intitulé "Noa Noa".

"La matrice du film est un objet littéraire découvert lors de mes études aux Beaux-Arts. Ce texte ne m'a pas quitté. En écrivant Noa Noa, Gauguin revisite déjà les faits et construit sa propre légende. J'avais un désir de film avec cette image de peintre maudit, qui accomplit son destin à Tahiti", résume le réalisateur, âgé de 47 ans. Regardez ci-dessous le reportage de France Ô (A Lussien, M Bouretima, D Lagneaux, O Canneval) :

©la1ere


Gauguin ruiné part à Tahiti

1891: Gauguin s'exile à Tahiti. Il veut trouver sa peinture, en homme libre, en sauvage, loin des codes moraux, politiques et esthétiques de l'Europe civilisée. Il s'enfonce dans la jungle, brave la solitude, la pauvreté, la maladie. Il y rencontre Tehura, qui deviendra sa compagne et le sujet de ses plus grandes toiles.

"Nafea faa ipoipo ?", "Quand te marie-tu ?", tableau de Paul Gauguin (1892 Hiva Oa)

Décès de Pomare V

"L'essentiel pour moi a été de m'approcher de l'essence même de l'homme, du personnage de Gauguin, de ses questionnements artistiques ou politiques", explique Edouard Deluc. La semaine même où Gauguin pose le pied à Tahiti, le dernier vice-roi, Pomare V, meurt. La population polynésienne est elle-même en pleine mutation, en proie à de grands bouleversements provoqués par la confrontation entre la culture autochtone et celle de l'Occident. Gauguin peint tout cela.

Du sable parfois noir

"Je n'ai pas retenu les couleurs vives de Tahiti, celles qui transparaissent dans les tableaux de Gauguin. J'ai retenu la couleur que je voulais donner au personnage", souligne le réalisateur. "Du sable parfois noir, des cieux pluvieux. Loin des clichés. Je n'ai pas inventé ces paysages, ce sont aussi ceux de Tahiti", assure-t-il.

Une vraie fougue

"Je connaissais la peinture de Gauguin comme tout le monde. Mal. Quand Édouard est venu me proposer le rôle, j'ai senti en lui une vraie fougue.
Je l'ai accepté
", raconte Vincent Cassel, interprète magistral de Gauguin dans le film.


Antipathique, veule, égocentrique

L'acteur révélé par "La Haine" y incarne un Gauguin malade, amaigri "parce qu'il crevait de faim", obsédé par les détails et qui inflige à son modèle des heures et des heures de pose. Un artiste qui sacrifie sa famille, sa santé, sa carrière sur l'autel de son art. Gauguin se consume, se brûle. "Il est antipathique, veule, égocentrique et, en même temps, il a cette capacité fascinante à croire en lui en partant au bout du monde", résume Vincent Cassel.