Sorties de la semaine (des concerts dans les Hauts-de-Seine, 1 livre, 1 album, 09/07/21)

Quinzequinze, Chassol et Delgres au festival Chorus; le livre Olympia avec Marie-José Pérec en filigrane; l'album solo de Ludovic Louis : voilà l'actualité de la semaine (09/07/21)

Musique

Chorus, festival des Hauts-de-Seine. A la Scène musicale. Quinzequinze (le 9 juillet de 23h05 à 23h55). Sur les cinq membres du jeune collectif Quinzequinze, deux (Ennio et Tsin Min) sont originaires de Polynésie. Cela s’entend dans leur musique, polyphonique et cacophonique comme peuvent l’être les traditions orales polynésiennes. Eux-mêmes qualifient leur travail de "musique climatique", en référence à cet héritage du pacifique sud. Si l‘on précise que l’électro prend une place non négligeable dans leur processus créatif, cela donne à l’arrivée un résultat étonnant, musicalement et visuellement.

Chassol (le 11 juillet de 17h15 à 18h15). Quelques mois après Ludi sorti en mars 2020, le pianiste Chassol nous revient avec The message of Xmas, édité en décembre dernier. L’album recèle six titres de Noël. Pour l’occasion, le Martiniquais a convoqué douze choristes dirigés par le chef de chœur de l’orchestre de Paris. Mais dimanche, il jouera Indiamore, son ultrascore consacré à l’Inde. Les ultrascores sont ces expérimentations originales qui constituent la signature de Chassol. Où l'artiste mélange images et enregistrements sonores captés et montés par lui-même.

 

Delgres (le 11 juillet de 19h05 à 19h55). Un groupe qui chante en créole et qui est invité à un festival estampillé rock, musique du monde et hip-hop, ce n’est pas si fréquent. Voici le trio Delgres (Baptiste Brondy, Rafgee et Pascal Danaë) qui nous revient avec son deuxième album, 4 Ed Maten. Pour cette chanson qui a donné le titre éponyme à l’album, Pascal Danaë s’est directement inspiré de l’histoire de son père et de celle des milliers d’Antillais et Réunionnais qui, dans les années 60, sont venus occuper dans l’Hexagone des emplois souvent ingrats. Un blues rock fécond et militant qu’il sera possible d’entendre tout l’été. Le groupe reprend son bâton de pélerin pour sillonner la France, avec déjà une vingtaine de dates au compteur.

 

Livres

Olympia de Paul-Henry Bizon (éditions Gallimard). Dans la perspective des Jeux de Paris de 2024, Roxane Vidal, qui dirige le service marketing d’un grand groupe horloger suisse, décide d’enrôler Marie-José Pérec comme égérie. A quelques jours du début des Jeux de Tokyo, un livre féministe qui règle son compte à la cruauté de l’esprit de compétition et au culte de la performance. Visiblement fasciné par Marie-José Pérec, l’auteur nous livre quelques belles pages sur la championne guadeloupéenne, mais nous perd quelque peu avec des digressions philosophiques. Dommage car l’angle d’attaque est intéressant.

 

Albums

Rebirth de Ludovic Louis. Sorti en juin, voici le premier album solo du trompettiste qui a longtemps accompagné du beau linge comme Lenny Kravitz (10 ans !), Jimmy Cliff, Florent Pagny ou encore Kanye West ! Excusez du peu. Ludovic Louis pensait sortir cet album, l’an passé pour ses 40 ans. Projet contrarié par le covid. Ce n’est donc que cette année que le musicien se met à nu en présentant ses propres créations. Dont un titre dédié à son île Madinina. Ludovic sera en concert en Martinique, en août au Biguine Jazz Festival.

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