Sortir, voir, écouter : les rendez-vous des Outre-mer dans l'hexagone

Cette semaine, nous vous proposons de la musique avec Made in Mizik en concert; Michael Guirand en interview et des chanté Nwel. Puis une recommandation : le livre de Bertrand Dicale "ni noires ni blanches".

#Banlieues tropicales

Clap de fin pour le festival des artistes ultramarins. Samedi 16 décembre au New Morning, il clôturera ses deux mois de concerts avec le jeune groupe Made in Mizik. Formé de deux musiciens accomplis, le chanteur et percussionniste Gilles Guilon (Rasinn Nwel, Dédé Saint-Prix, Kolo Barst) et le bassiste David Chantalou (Tony Chasseur, Ralph Tamar, Mario Canonge, Jean-Philippe Marthély), Made in Mizik jouera du zouk dans la pure tradition, celle de Kassav dont il se réclame. Gage de légitimité, Jean-Philippe Marthely est leur parrain.


#Chanté Nwel

C’est la saison ! Samedi, l’association Kimbe Raid organise son chanté Nwel à l’espace Liberté à Massy, avec possibilité de se restaurer. Le lendemain, dimanche, c’est le Palacio à Ivry sur Seine qui résonnera aux accents de la tradition antillaise.

 

#Michael Girand

L’ancien co-fondateur de Carimi était de passage à Paris, cette semaine. Mickael Girand est venu assurer la promotion de son nouveau groupe, Vayb (comme une vibe en anglais) et finaliser la date de leur premier concert. Très certainement entre avril et mai 2018. Accompagné notamment de Shedly Abraham, de Jean-Max Valcourt et de son neveu Benjamin Guirand, le chanteur va reprendre le cours de la carrière là où il l’avait laissée, avec du zouk et du kompa. Il est revenu ensuite sur la fin de Carimi. "Ça bougeait tellement que ca se répercutait sur ma vie personnelle. J’ai demandé un petit retrait", explique-t-il. Il n’a pas forcément été bien entendu.

©la1ere


#En bref

Les Réunionnais fêtent l'abolition de l'esclavage le 20 décembre. A Paris, le kabar qui se déroulera à la petite halle de la Villette, sera animé par le bal tropical de Paname et seksion maloya.

 

#Lu

"Ni noires ni blanches" : C’est un livre petit par la taille mais grand par le propos. Avec Ni noires ni blanches  (éditions la rue musicale de la Philharmonie de Paris), le critique musical Bertrand Dicale dissèque la genèse des musiques créoles, nées de la rencontre brutale entre les Européens et les esclaves africains. Et ils sont plus d’une centaine de genres musicaux à répondre à cette définition : batucada, quadrille, jazz, mambo, gospel, zouk, ska, valse créole, séga, soca, trova, etc… Pour l’auteur, ces musiques ont pour dénominateur commun de n’être ni noires ni blanches, ni européennes, ni africaines.

En développant sa thèse, Bertrand Dicale prend prétexte de la musique pour revenir sur la fondation des sociétés créoles. Il s’appuie sur Edouard Glissant et sa théorie des identités-rhizomes. Ces dernières étant de véritables créations, des maelstroms complexes d’apports différents. Illustrations fouillées avec le tango, le steelband, le reggae, etc… L’ouvrage est enthousiasmant et remet quelques idées en place.