Pour la détente, ce week-end, du théâtre avec une pièce inspirée d'un roman d'André Brink. Ceux qui choisiront le cocooning pourront le faire avec deux livres ayant trait à la colonisation. Et enfin pour les oreilles, le dernier clip de Stéphane Castry.
Cette semaine, commençons avec du théâtre. Puis en avant la musique, après être passé par la case livres
"Au plus noir de la Nuit" (d’André Brink. Mis en scène par Nelson-Rafaell Madel,Théâtre de la Tempête, du 25 septembre au 21 octobre). Avec Gilles Nicolas, Adrien Bernard Brunel, Karine Pédurand. En plein apartheid, Joseph Malan, un Noir, grandit à la ferme. Il découvre le théâtre et la liberté. Et devient même comédien à Londres. Quand il rentre chez lui, il rencontre Jessica, une Blanche, avec qui, malgré les interdits, il vit une passion...
Et quand le sujet raconte l’histoire d’un Noir soupçonné d’avoir tué une femme blanche, ça sent le soufre pour le régime sud-africain. C’est justement ce qui a passionné le comédien et metteur en scène d’origine martiniquaise Nelson-Rafaell Madel : tout dans ce texte porte l’idée même du devoir de mémoire. Ne pas oublier l’apartheid et ses tristes corollaires : l’injustice, la ségrégation, l’esclavage…
Le parcours du personnage principal Joseph nous est ainsi narré, de son enfance à la ferme en passant par le succès qu’il trouve au théâtre avec toute la difficulté de créer engendrée par le système de ségrégation. Côté adaptation, il n’est pas étonnant de retrouver des similitudes entre cette Afrique du Sud et ces Antilles chère au metteur en scène. Mention spéciale à Karine Pédurand qui interprète, entre autres, la mère de Joseph et qui puise avec bonheur dans toute son antillanité pour faire vivre son personnage.
Si le sujet est grave, Nelson-Rafaell Madel n’oublie pas non plus de faire rire et sourire. Un décalage salutaire afin de mettre en exergue toute l’absurdité et l’horreur de cet apartheid révolu dans les faits, mais parfois encore présent dans nos sociétés, dans les esprits.
Livres
Décolonisons les arts ! (sous la direction de Leïla Curkierman, Gerty Dambury et Françoise Vergès, édition l’Arche). Ce petit livre recense les témoignages de quinze artistes qui racontent leur vécu, et les difficultés à vivre leur art en raison de la couleur de la peau. Décolonisons les arts ! est une réflexion pour aider les institutions à changer leur regard sur la création et la place de ces artistes dans le champ culturel français. Pourquoi les Noirs seraient-ils cantonnés uniquement au rap ? Pourquoi, sont-ils encore si peu nombreux dans le chant lyrique ou dans le théâtre classique ?Autant de questions pour mettre au jour les différents mécanismes qui débouchent sur une discrimination insidieuse.
Sexe, race et colonies. (Sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Christelle Taraud, Gilles Boëtsch et Dominic Thomas). Faut-il montrer des photos choquantes, voire pornographiques pour étayer une thèse ? C’est le parti pris des 97 chercheurs qui, avec ce livre-somme, démontrent comment la colonisation s’est servie de la possession du corps de l’autre pour asseoir son pouvoir. « Dominer les corps c’est imposer sa loi » explique Pascal Blanchard. Cela a duré pendant près de quatre siècles.
Musique
Stéphane Castry. En novembre 2017, Stéphane Castry livrait son premier album solo, Basstry Therapy. Aujourd’hui, c’est un clip qu’il offre à ses fans. Le bassiste guadeloupéen a mêlé des sons jazz fusion au slam de Blade Mc Alimbaye. Un mélange heureux.Avec son groupe, Castry sera en concert le 26 octobre prochain au sunset dans le cadre du festival jazz sur seine.
Kreyol en fête. La gastronomie antillaise sera à l'honneur ce week-end (de vendredi à dimanche) avec des stands et des démonstrations sur deux lieux différents. Le parc floral et la salle Olympe de Gouges dans le 11è. Possibilité de dégustations avec en primes des animations musicales.