Soupçonnée d'emploi fictif à l'hôpital, la maire de Cayenne fait l'objet d'une saisie pénale immobilière

Marie-Laure Phinéra Horth maire de Cayenne et présidente de la CACL
En Guyane, Marie-Laure Phinéra-Horth, la maire de Cayenne, fait l'objet d'une saisie pénale immobilière dans le cadre de sa mise en examen pour "recel de détournements de fonds". Elle est soupçonnée d'emploi fictif à l'hôpital de Cayenne.
La maire (divers gauche) de Cayenne, Marie-Laure Phinéra-Horth, fait l'objet d'une saisie d'un bien estimé à 144.900 euros, dans le cadre de sa mise en examen pour "recel de détournements de fonds" au préjudice de l'hôpital de Cayenne, a-t-on appris mercredi auprès du parquet, confirmant une information du site Guyaweb.
 

Un salaire sans prestation en retour

Marie-Laure Phinéra-Horth est soupçonnée, alors qu'elle était maire de Cayenne et présidente de la communauté d'agglomération du centre littoral (CACL), d'avoir continué à percevoir pendant 40 mois (du 1er janvier 2013 au 30 avril 2016) l'intégralité de son salaire d'orthophoniste titulaire à l'hôpital de Cayenne, sans effectuer de prestations en retour.
 

Un préjudice estimé à 168 826 euros

Le juge d'instruction a estimé le préjudice à 168.826,73 euros de salaires nets. L'affaire a débuté en juillet 2016 par un signalement d'un commissaire aux comptes ayant constaté le versement de l'intégralité des salaires de Marie-Laure Phinéra-Horth en 2015, pourtant notée absente sur toute l'année.

Plusieurs cadres de l'hôpital ont souligné aux enquêteurs l'absentéisme de Marie-Laure Phinéra-Horth, l'un d'eux ayant déclaré avoir "dénoncé cette situation" à la direction.
 

Une garde à vue en juin 2017

En garde à vue en juin 2017, la maire avait affirmé "avoir assuré des prestations pour lesquelles elle a été rémunérée", tout en finissant "par reconnaître qu'à partir du moment où son local (à l'hôpital) lui avait été (...) retiré, courant 2015, elle avait cessé d'exercer une réelle activité". L'élue guyanaise avait maintenu "avoir exercé une réelle activité à temps plein en 2013 et 2014 et en partie en 2015", tout en concédant ne pas posséder d'agenda attestant de ses consultations.

La maire a été placée sous un contrôle judiciaire prévoyant le versement d'une caution de 20.000 euros. L'avocat de l'édile a fait appel de cette décision. L'élue s'est aussi pourvue en cassation contre l'arrêt de la Chambre de l'instruction qui a considéré la saisie pénale immobilière "proportionnée" au préjudice financier présumé.