Spotify disponible avant la fin de l’année aux Antilles et en Guyane

Lénaïck Adam et plusieurs artistes à l'Assemblée nationale, mercredi 15 septembre.
Un problème bientôt résolu pour les usagers et artistes de la plateforme de streaming musical Spotify. Mercredi s’est tenue une réunion à l’Assemblée nationale entre le député de Guyane Lénaïck Adam avec des artistes ultramarins ainsi que l’association Hit Lokal et la direction de Spotify France.

"Ça ne va pas tout changer, mais ça va être un petit plus. En terme de streaming, on a bien sept ou huit ans de retard, que ce soit le prix des forfaits ou le déploiement de la 4G, l’accès de Spotify est un premier pas et ça va se développer au fur et à mesure", se réjouit Gladys Kerhel, Présidente de l’association Hit Lokal, qui avait alerté le député Lénaïck Adam.

Pas de date mais une certitude

Ce dernier avait déjà rencontré le rappeur martiniquais Kalash en juin dernier, qui s’inquiétait de ce manque de visibilité. Aujourd’hui, plusieurs artistes étaient présents pour parler de ce problème avec la direction de Spotify France. "C’est super important pour tous les artistes, on est dans l’ère du streaming, on est dans la digitalisation, tout se joue dans les plateformes digitales", détaille Jahyanai, artiste guyanais.

 

"Très prochainement, dans les semaines à venir, depuis la Guyane (et les Antilles), que ce soit les artistes, les clients, ils pourront créer leurs comptes, télécharger, écouter…", détaille le député, heureux de cette nouvelle. La direction de Spotify France n’a en revanche pas souhaité avancer de date exacte, ni la ou les raisons de la non-présence de la plateforme dans les Antilles et en Guyane. Néanmoins, Lénaïk Adam apporte un début de réponse, parlant d’un problème "pas signalé avant".

Plus de visibilité pour une meilleure rémunération

C’est donc une victoire pour les artistes antillo-guyanais et leurs fans, notamment dans cette période particulière. Pour Jay Brixxx, chanteur haïtien, l'arrivée de la plateforme va beaucoup les aider, "avec le Covid, on s’est rendue compte qu’on avait besoin des plateformes de streaming, (…) C’est important pour donner de la valeur à ce qu’on fait."

Surtout, pour les artistes, cela va permettre d’avoir des statistiques non faussées, car les populations locales des Antilles et de Guyane sont la première fan base de ces chanteurs. C’est primordial, comme le rappel Jahyanai, "aujourd’hui tout repose sur ça, quand tu vas dans une maison de disque, on veut regarder tes statistiques, malheureusement, c’est biaisé, alors que c’est important pour nous retrouver." Un moyen donc, de se faire connaître, de se faire repérer mais aussi de gagner sa vie.

Une juste représentation

L’artiste guyanais rappelle que la Sacem comptabilise les chiffres du streaming et que ce dernier rapporte de l’argent, "un million de streams représente environ 3 000 euros, (…) quand tu génères même trois millions de streams, tu fais le calcul, si tu es en indépendant, en licence, en artiste, ce n’est pas négligeable."

Les artistes antillais et guyanais utilisant ou voulant utiliser cette plateforme de streaming seront désormais sur un pied d’égalité avec leurs homologues de l’Hexagone. Un combat important pour les chanteurs de ces territoires ultra-marins et une victoire dont se sont réjouies les personnes présentes à cette réunion. À présent, ce n’est plus qu’une question de patience pour ceux qui voudront utiliser la première plateforme de streaming mondiale.