Statue de Colbert : l'auteur du tag "Négrophobie d'Etat" jugé en août

 L'homme arrêté mardi après avoir inscrit le slogan "Négrophobie d'Etat" sur la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale sera jugé le 14 août devant le tribunal correctionnel de Paris, a indiqué mercredi le parquet.
L'auteur des tags sur la statue de Colbert devant l'Assemblée Nationale sera jugé pour "des faits d'inscription, signe ou dessin réalisés sur une façade, une voie publique ou du mobilier urbain", a précisé le parquet.
 

Réaction des politiques

Il avait été arrêté mardi après avoir recouvert la statue de peinture rouge au torse et aux jambes, tandis que "Négrophobie d'Etat" avait été inscrit avec le même matériau sur le socle, selon des sources parlementaires. La statue était nettoyée ce mercredi 24 juin.

Une vidéo postée sur Twitter par la "Brigade antinégrophobie" montre l'auteur du tag être interpellé par la police et se justifier: "Ce qui est interdit, c'est le racisme. Cet homme-là (Colbert, ndlr) fait l'apologie de la négrophobie".

Plusieurs responsables politiques, dont le président de l'Assemblée nationale et la porte-parole du gouvernement, ont dénoncé mercredi une tentative de "censurer" l'Histoire ou de "culpabilisation".
 

Polémique mémorielle

Ministre de Louis XIV, Colbert (1619-1683), renommé pour son volontarisme économique et industriel, est aussi considéré comme l'initiateur du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l'esclavage dans les colonies françaises.

Dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde après la mort de George Floyd lors de son arrestation par un policier américain, les monuments et statues liés à l'histoire coloniale française ou à la traite négrière se retrouvent à nouveau au centre d'une polémique mémorielle.