Steevy Gustave se souvient de France Gall qui a "changé" sa vie

France Gall et Steevy Gustave
Au lendemain du décès de la célèbre chanteuse, le producteur martiniquais Steevy Gustave se rappelle tous les bons moments passés avec France Gall. Il l’a rencontrée en 1993 à 23 ans, il est devenu son chorégraphe. "Elle a changé ma vie", déclare-t-il.  
"Je l’ai rencontré en 1993, j’avais 23 ans", raconte Steevy Gustave à La1ère. "Il y a des personnes qui rentrent dans votre vie et qui vous chamboulent de l'intérieur...France faisait partie de ces gens-là !!" La chanteuse France Gall, inoubliable interprète de "Poupée de cire, poupée de son" et "Résiste", est morte dimanche matin à 70 ans d'une récidive de cancer. Pour Steevy Gustave, c’est une perte immense.


Rencontre à Mogador

Le Martiniquais Steevy Gustave, aujourd’hui producteur et élu municipal de Brétigny-sur-Orge, n’a que de bons souvenirs de France Gall. Sa rencontre avec la chanteuse a eu lieu grâce à Sidney, le présentateur de HIP HOP. "Elle cherchait des choristes pour son spectacle à Bercy. Sidney m’a appelé et m’a parlé d’un casting au théâtre de Mogador à Paris", raconte Steevy Gustave.

"Vous ne dansez pas ?"

"A l’époque je produisais le premier groupe de R&B, les jumeaux. Je suis allée au casting pour faire leur promotion. Une fois, sur place, il y avait pleins de jeunes qui dansaient. France Gall était là. Je voulais lui parler de mes choristes. Elle me dit : - vous ne dansez pas ? –Vous ne voulez pas faire le casting ? J’étais venu avec un copain, à l’époque j’étais champion de hip hop, on a fait le show et elle nous a engagé. Elle a changé ma vie"


Cefran et les Gossbo

Par la suite, Steevy Gustave a réussi à faire entrer ses deux amis chanteurs dans la troupe. S’en est suivie une période de tournée : Bercy puis des concerts en province. "France Gall nous appelait les Gossbo car on se pouponnait pendant des heures avant de monter sur scène. Et nous on l’appelait Cefran".

 

Chorégraphies en boite

Pendant toute cette période, les quatre garçons et France Gall ont passé beaucoup de temps ensemble. "On allait régulièrement danser au Niels ou aux Bains douches. On faisait des chorégraphies, tous les gens nous suivaient dans la boite, c’était drôle".


Période américaine

France Gall a alors proposé à Steevy Gustave de s’occuper de la chorégraphie de son spectacle salle Pleyel à Paris en 1994. L’aventure s’est poursuivie à Los Angeles où la chanteuse est partie vivre un an.

"C’était fabuleux, on se trouvait avec les musiciens de Prince et de Steevy Wonder. C’était fou. Et puis, il y a eu l’Olympia en 1996 avec tous ces musiciens américains". 
 

Femme engagée

Pour Steevy Gustave, France Gall était à la fois une chanteuse géniale mais aussi une femme engagée. Elle s’impliquait beaucoup pour les banlieues et contre le racisme. "A Nîmes, après un concert, se souvient Steevy Gustave, nous étions partis en boite, toute notre troupe Black Blanc Beur. Le videur nous a refoulés, en nous disant que nous n’étions pas des habitués. On demande à un gars dans la queue s’il était déjà venu, il nous répond que non et qu’il venait de Lyon, mais lui est entré".

"Ca va être possible"

"On rentre à l’hôtel et on retrouve France à qui on explique que l’on s’est fait refouler. Et là, ni une ni deux, elle va chercher sa doudoune et repart avec nous en boite. Elle met sa capuche. Le videur nous dit : -ça ne va pas être possible. Elle enlève sa capuche et lui dit : -ça va être possible, appelez le patron. On a eu la meilleure table, le patron a voulu nous offrir à boire, France Gall a refusé direct. C’était ça, Cefran".

"C'était une voix à part"

En 1999, Steevy Gustave est allée voir son amie à Dakar où elle se sentait si bien. "Elle avait un vrai lien avec l’Afrique", dit-il. Le producteur martiniquais regrette que France Gall ne soit pas montée plus souvent sur scène. "Elle manquait beaucoup à ses fans, c’était vraiment une voix à part". Steevy Gustave considère, lui, que France Gall a tout simplement chamboulé sa vie pour le meilleur. Il se dit bouleversé par la mort de son amie.

►Regardez ci-dessous un extrait d'un reportage de France Ô sur Steevy Gustave en 1996 : 
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