C’est une bouffée d’oxygène pour l’industrie minière et métallurgique calédonienne. Un peu de temps gagné dans la bataille des coûts de production. Les yeux rivés sur les cours du nickel au LME, l’Indonésie devrait maintenir son embargo sur les exportations de minerai.
Une véritable stratégie nickel est mise en place par Jakarta. Attendre la remontée des cours et pendant ce temps terminer la construction de 22 usines de nickel. Le moment venu, l’Indonésie veut dominer le marché asiatique du nickel, se positionner sur le marché mondial et peser sur la bourse des métaux de Londres. En attendant, le marché remonte encouragé par le maintien de l'embargo indonésien et de nouvelles publications positives.
La Bourse des métaux de Londres (LME) était bien orientée vendredi, les résultats meilleurs que prévu des banques américaines et de bonnes statistiques outre-Atlantique prenant le relais de nouvelles statistiques chinoises positives.
Ces chiffres ont sonné le rebond des valeurs liées aux matières premières, comme Eramet qui gagne 2,44 % à la bourse de Paris. Le baril de Brent est repassé au-dessus des 52 dollars, les traders privilégiant la contraction des stocks de fioul, à leur plus bas niveau cette année. Quand l’or noir des matières premières reprend des couleurs, il a tendance à entrainer l’ensemble du secteur des métaux et le nickel.
Pour Jonatan Handojo, le président de l’association des métallurgistes indonésiens « le maintien de l’embargo par notre gouvernement conditionne la rentabilité future des usines en construction. Nous devons atteindre un prix du nickel à Londres supérieur à 11.000 dollars pour assurer la viabilité de nos usines.»
Un dernier coup d'oeil sur le cours du métal, c'est l'heure de la clôture au LME. Le nickel conclu la semaine dans le vert, en progression de 2,64 % sur cinq jours. Et pourtant, il pleut sur la City et le ciel est gris, à Londres comme à Paris.
La Bourse des métaux de Londres (LME) était bien orientée vendredi, les résultats meilleurs que prévu des banques américaines et de bonnes statistiques outre-Atlantique prenant le relais de nouvelles statistiques chinoises positives.
Investissement nickel
Le cours du nickel s’est repris vendredi. Le métal flirte avec le seuil des 10.500 dollars, les résultats meilleurs que prévus des grandes banques d’investissement américaines du secteur des matières premières et des métaux, JP Morgan Chase et Citigroup ont dopé le cours du métal gris. Toujours aux Etats-Unis, les prix à la production industrielle ont augmenté de 0,3% le mois dernier et de 0,7% sur un an, leur meilleure performance depuis décembre 2014.La Chine souffle le chaud après le froid
Montrée du doigt jeudi pour la dégradation de son commerce extérieur, la Chine a retrouvé du tonus ce vendredi avec un véritable coup d’arrêt à la récente spirale déflationniste. Les prix à la production y ont enregistré une augmentation surprise de 0,1% sur un an en septembre, la première depuis janvier 2012, tandis que les prix à la consommation se sont appréciés de 1,9%.Ces chiffres ont sonné le rebond des valeurs liées aux matières premières, comme Eramet qui gagne 2,44 % à la bourse de Paris. Le baril de Brent est repassé au-dessus des 52 dollars, les traders privilégiant la contraction des stocks de fioul, à leur plus bas niveau cette année. Quand l’or noir des matières premières reprend des couleurs, il a tendance à entrainer l’ensemble du secteur des métaux et le nickel.
L’Indonésie maintien son embargo, pour le moment
Après bien des hésitations, le premier exportateur mondial de minerai de nickel à « presque » décidé de maintenir son embargo selon le ministre en charge de l’industrie minière du pays. L’Indonésie a interdit les exportations de minerai métallique au début de 2014 pour encourager la construction d’usines métallurgiques et ainsi créer des emplois et de la valeur ajoutée.22 usines en construction ?
Le maintien probable de l’embargo est un soulagement pour les investisseurs chinois et indonésiens de l'industrie métallurgique. Ils craignaient que la reprise des exportations de minerai sape la lente remontée des cours du nickel à la bourse des métaux de Londres. 12 milliards d’investissement sont prévus pour la réalisation de 22 usines en Indonésie qui seront autant de petites « SLN » ou de petites « usine du Nord ». Une menace prise en compte par les producteurs calédoniens qui se sont engagés dans une politique vigoureuse mais vitale de réduction des coûts de production en Nouvelle-Calédonie.Pour Jonatan Handojo, le président de l’association des métallurgistes indonésiens « le maintien de l’embargo par notre gouvernement conditionne la rentabilité future des usines en construction. Nous devons atteindre un prix du nickel à Londres supérieur à 11.000 dollars pour assurer la viabilité de nos usines.»
Une stratégie négociée
Seule bouffée d’oxygène envisagée, mais peu probable, le gouvernement indonésien confronté à un important déficit budgétaire pourrait autoriser la société minière publique PT Antam à exporter jusqu’à 15 millions de tonnes de minerai. Une hypothèse qualifiée de « peu probable » par Luhut Pandjaitan le ministre de l’industrie minière. Les principaux acteurs du dossier se réuniront la semaine prochaine à Jakarta pour en débattre. Le secteur minier représentait 6 % des revenus de l’Indonésie avant l’embargo de 2014, et a depuis glissé a environ 4 %. L’Indonésie et les Philippines contrôlent environ 60 % des exportations mondiales de minerai de nickel.Un dernier coup d'oeil sur le cours du métal, c'est l'heure de la clôture au LME. Le nickel conclu la semaine dans le vert, en progression de 2,64 % sur cinq jours. Et pourtant, il pleut sur la City et le ciel est gris, à Londres comme à Paris.