"Une enquête a été ouverte pour des faits de harcèlement dénoncés par la maman" de la jeune fille, a déclaré la procureure Edwige Roux-Morizot. Lors d'une marche blanche qui a réuni dimanche plus d'un millier de personnes à Mulhouse, la mère de Dinah avait mis en cause devant les journalistes plusieurs de ses camarades.
"C'est important que nous allions vérifier tous ces éléments-là", a précisé la procureure.
Selon ses parents, Dinah était victime d'un harcèlement opéré par des jeunes filles côtoyées au collège et auxquelles elle avait confié son homosexualité. Sa mère a aussi reproché au corps enseignant d'avoir "fermé les yeux" sur le drame vécu par sa fille.
Racisme et homophobie
Celle-ci avait reçu des messages comme "ne t'inquiète pas tu vas bientôt mourir", ou "on va t'envoyer des liens sur internet pour que tu puisses crever", après une première tentative de suicide en mars.
Dinah, dont la mère est d'origine marocaine et son père son père, d'origine réunionnaise, subissait des insultes "racistes ou à caractère homophobe", ont-ils précisé à l'AFP. "Dans sa classe, il y avait deux élèves qui la soutenaient, les autres la descendaient", selon lui.
L'adolescente, scolarisée en classe de seconde, avait été retrouvée pendue au domicile familial de Kingersheim (Haut-Rhin), dans la nuit du 4 au 5 octobre. Elle était la dernière et la seule fille d'une fratrie de trois enfants.
Pas encore de plainte
L'enquête a été confiée au commissariat de Wittehnheim (Haut-Rhin), a précisé le parquet, qui a également saisi l'office centrale de lutte contre la haine en ligne afin de "rechercher un certain nombre d'éléments dans le téléphone et dans l'ordinateur" de l'adolescente.
Aucune plainte n'a pour le moment été déposée, a ajouté la procureure. Mais la mère de Dinah avait annoncé dimanche son intention d'en déposer une après la période de deuil de 40 jours observée par la religion musulmane.
Dans un premier temps, le parquet avait ouvert une enquête pour "recherche des causes de la mort".