Suicide d’un surveillant réunionnais de Fleury-Mérogis: sa compagne ne comprend pas [TEMOIGNAGE]

Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis
Alexandre Gonneau, 27 ans, surveillant à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis est parti au travail le mardi 22 mai "comme d’habitude" selon sa compagne. Elle ne l’a jamais revu. Le Réunionnais en uniforme s’est jeté d’un pont en Normandie. 
Elodie n’arrive pas à expliquer le geste de son compagnon. Ce mardi 22 mai 2018, Alexandre Gonneau part au travail "comme d’habitude". Ce Réunionnais est surveillant au quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis où il travaille depuis 4 ans.

"Le matin avant de partir, il m’a embrassé comme il m’embrasse d’habitude, c’est quelqu'un d’aimant. Il m’a dit je t’aime et à ce soir", raconte la jeune femme très émue.


Voiture sur place

Elodie ne reverra jamais son compagnon, Réunionnais, comme elle. La jeune femme a appris par la police qu’Alexandre s’est suicidé. Un témoin l’a vu en uniforme se jeter d'un pont, en Normandie. La voiture du surveillant est restée sur place.

"On ne sait pas ce qui s’est passé. Au-delà de retrouver son corps, on a besoin de comprendre parce qu’il y a des choses qui ne sont pas normales. Il est parti, il a sauté d’un pont en tenue de travail et ça c’est symbolique", témoigne Elodie au micro de Mourad Bouretima de France Ô.


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Incompréhension



La compagne d’Alexandre Gonneau se pose beaucoup de questions sur les causes du suicide de son compagnon car à la maison tout allait bien selon elle. "Sa famille était là dimanche, on est allés au cinéma, on a fait une petite soirée, tout allait bien. La veille, le lundi 21 mai, il m’avait dit je t’aime, on va vieillir ensemble".



Un fait marquant

En revanche, Elodie se souvient très bien d’un fait marquant.

Le 14 avril, il s’est fait agressé par un détenu. Il y avait deux altercations entre deux détenus et il y avait des projections d’urine. A 20h il m’appelle et il me dit : quand tu rentres, il faut que tu m’emmènes aux urgences. Quand je suis arrivée, il tremblait d’énervement.

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Réaction de la hierarchie

Alexandre Gonneau confie à sa compagne que ce n’est pas l’agression qui l’a affecté car un détenu s’est excusé.

"En fait ce qui l’a vraiment touché, précise Elodie, c’est la réaction de sa hiérarchie par rapport à ça. Je pense qu’il n’était pas en capacité de conduire et que la hiérarchie aurait dû voir ça".


Pas de condoléances

La jeune femme regrette que l'Administration pénitentiaire ne lui aie pas adressé de condoléances depuis le drame. Guy Gonneau et Coralie Bello, les parents d’Alexandre, sont arrivés de La Réunion il y a quelques jours. Ils attendent de l'administration pénitentiaire et de la police, des explications sur ce qui s'est réellement passé ce mardi 22 mai.  

Marche blanche

Une marche blanche en mémoire d’Alexandre aura lieu le 10 juin à partir de 10h. Le comité de soutien constitué en mémoire d’Alexandre Gonneau ainsi que des surveillants défileront vêtus de blanc de la mairie de Fleury-Mérogis jusqu’à la maison d’arrêt.