"Tant qu'on ne me rendra pas son corps, je penserai qu'il est en vie" : il y a un an, le Mahorais Madjid Ahamadi disparaissait mystérieusement à Besançon

Presque un an, jour pour jour, après la disparition soudaine de Madjid Ahamadi, sa mère lance un appel désespéré auprès de nos confrères de France 3 Bourgogne-Franche-Comté pour connaître enfin la vérité : "Je deviens folle, je veux savoir, désespère Jeannina Assani N'Day. On n'a pas de nouvelles, la police ne nous dit plus rien, je ne sais plus quoi faire."

Dans la nuit du 18 au 19 novembre, Madjid, un jeune basketteur de 24 ans, passe la soirée au QG, une boîte de nuit de Besançon qui borde la rivière du Doubs. C'est devant cette même discothèque qu'un jeune militaire guadeloupéen, Mérick Mathoré, a été violemment agressé il y a une dizaine de jours. Il est depuis décédé. Ce terrible faits divers a ravivé de tristes souvenirs pour la famille du Mahorais. 

"Je l'ai eu au téléphone ce soir-là vers 22 h 30 ou 23 h, il allait bien, il rigolait", se remémore sa mère auprès de France 3. Le jeune homme, basketteur au sein du club local Bes.AC Basket, était sorti avec ses coéquipiers. Une caméra de vidéosurveillance le filme vers 3 h 30 du matin sur le parking. Il est "très alcoolisé". Un ami le raccompagne vers son véhicule, pour qu'il se repose. Mais, quelques minutes plus tard, le Mahorais disparaît.

"Je veux juste savoir ce qui est arrivé"

Les recherches ne donnent rien. Les policiers pensent que le jeune fêtard s'est noyé alors que le Doubs était en crue ce soir-là. Mais son corps n'a jamais été retrouvé, malgré de nouvelles recherches effectuées en janvier 2024. "Un an après, on n'est pas plus avancés que le premier jour, c'est ça qui est fou", déplore Ruben Ignakpelila, un ami d'enfance de Madjid. 

Je veux juste savoir ce qui est arrivé à mon fils. On me dit qu'il est dans l'eau, mais on ne trouve pas son corps. Je ne peux pas faire mon deuil. J'essaie d'être forte. Mais tant qu'on ne me rendra pas son corps, je penserai qu'il est en vie quelque part.

Jeannina Assani N'Day, mère de Madjid, à France 3 Bourgogne-Franche-Comté

Alors que les autorités ont arrêté de chercher le Mahorais et qu'aucune procédure judiciaire ne peut être lancée, la famille multiplie les appels à témoins pour tenter de retrouver la trace de Madjid. Elle a sollicité l'association Assistance et Recherche de Personnes Disparues (ARPD), qui enquête de son côté. Dans une vidéo publiée sur YouTube au mois de mai, une des enquêtrices de l'ARPD soulève toutes les hypothèses pour tenter d'expliquer la disparition. Mais l'association n'a pas communiqué davantage depuis.

Noyade ? Agression ? Disparition volontaire ? Un nouvel appel à témoins a été lancé début octobre dans une émission diffusée sur M6. En attendant, les proches de Madjid Ahamadi attendent toujours de savoir ce qu'il s'est passé aux abords du Doubs il y a un an. "Si ses copains me cachent quelque chose, il faut qu'ils me disent tout, demande Jeannina Assani N'Day. On ne peut pas laisser une mère en souffrance comme ça."