Le tatouage polynésien fait son salon en Seine-et-Marne

Le salon Fabulous Tiki Week-end, à Ozoir-la-Ferrière, les 14 et 15 septembre.
Le deuxième salon Fabulous Tiki se tient ce week-end à Ozoir-la-Ferrière en région parisienne. Objectif : mettre en valeur le tatouage polynésien et faire découvrir cet art ancestral. Reportage.
Redonner ses lettres de noblesse au Tatau ainsi qu’au Patutiki, les noms historiques des premiers tatouages en Polynésie et aux Marquises, c’est tout le sens du deuxième salon Fabulous Tiki Week-end qui se déroule jusqu’à dimanche soir à Ozoir-la-Ferrière, à 35 km à l’Est de Paris : permettre aux amoureux des cultures du Pacifique et de l’Océanie de découvrir ou de mieux connaître l’art du graver des motifs sur la peau grâce aux méthodes ancestrales, traditionnelles et authentiques.
 
Un tatoueur avec ses outils traditionnels pour graver des motifs sur la peau.
 

Attention aux faussaires

Des techniques plus connues aujourd’hui sous l’appellation tatouages. "Sauf que beaucoup de ces tatouages en France n’ont plus rien de polynésien", explique Tinihauarii Bonno, l’un des organisateurs de la manifestation et tatoueur professionnel dans les Alpes. "Nous voulons montrer au grand public comment se font les VRAIS tatouages. Trop de gens méconnaissent notre art et notre culture et, par effet de mode, vont se faire graver (colorer) la peau chez des faussaires ! Au risque d’être déçus. Pire : d’avoir des irritations et des soucis de santé."
 
Tout est fait dans les règles de l'art du tatouage polynésien.
 

Que les meilleurs

Une cinquantaine de tatoueurs professionnels de Polynésie, des Marquises, Hawaï, Nouvelle-Zélande, des Îles Samoa et d’Allemagne exercent leur art devant les visiteurs, aux rythmes du tamouré et autres danses et chants qu’entonnent tour à tour les 7 groupes de musiciens du Pacifique.
 
Sept groupes de musiciens du Pacifique font vivre le salon aux rythmes du tamouré et autres danses et chants.
 

Pour cette deuxième édition, nous avons reçu beaucoup de demandes de professionnels, poursuit Tinihauarii. Mais nous avons du en refuser un certain nombre et ne garder que les meilleurs, les plus reconnus – dix ans d’expérience au moins - histoire d’assoir la crédibilité de ce salon.

 

Monter en puissance

Car l’objectif des organisateurs est de monter en puissance et devenir un rendez-vous annuel incontournable en Ile de France ainsi qu’au niveau national. Pour l’heure, cette deuxième manifestation à Ozoir-la-Ferrière reste somme toute "confidentielle" au regard du succès des tatouages polynésiens en France. Et pour cause : les organisateurs manquent d’argent pour louer une salle au cœur de la Capitale (compter entre 70 000 et 300 000 euros une location dans Paris).
 

Résultat : peu de parisiens osent s’aventurer dans la banlieue-Est pour vivre l’événement. Pour autant, les organisateurs espèrent 3500 à 4000 personnes, le double de l’an passé. Et l’affluence record de voitures aux abords de la salle démontre le succès croissant de la manifestation.
 

"Ça se mérite !"

D’autant plus que le bouche à oreille a fonctionné cette année : des candidats aux tatouages ont fait le déplacement depuis les 4 coins de l’hexagone, y compris d’Allemagne et de Suisse. C’est dire si les tatouages à l’ancienne, à la baguette, font recette. Réalisés au centre des dizaines de stands, sur des nattes et des paillasses, ils concentrent les regards des visiteurs qui semblent souffrir autant que ceux sur lesquels les tatoueurs exercent de tout leur art. "Un tatouage traditionnel, ça se mérite !"