Morgane Blanchet, une jeune militaire de 19 ans, a décidé de porter plainte pour harcèlement moral et sexuel contre le 54e régiment de transmissions du camp militaire d'Oberhoffen en Alsace. Son témoignage agite les réseaux sociaux.
Depuis sa plus tendre enfance, Morgane Blanchet n'avait qu'un rêve, celui de servir son pays et de d'embrasser une carrière de militaire. Mais ce rêve n'a pas tardé à se transformer en cauchemar.
Très affectée, Morgane Blanchet choisit le silence pour ne pas compromettre son avenir dans l'armée mais son état de santé décline. Elle fait une dépression et plus tard une tentative de suicide en essayant de se tailler les veines. Son médecin traitant lui prescrit un arrêt de travail, elle consulte régulièrement la psychologue militaire et se rapproche de sa hiérarchie pour dénoncer ces agissements. "Plusieurs personnes ont été entendues et des jours d'arrêt auraient été prononcés contre le gradé auteur des remarques et comportements déplacés durant la période de classe", indique t-elle.
Quelques mois après, en janvier 2017, Morgane Blanchet est de retour au régiment. Cette fois, c'est un autre gradé qui est accusé par la jeune femme de proférer des menances à son encontre. "Il ne cesse d'arguer auprès de nombreux militaires que si je raconte ce qui s'est passé à Bitche il se ferait un plaisir de me casser la figure".
L'armée affirme ignorer la nature exacte des faits reprochés
Contactée à plusieurs reprises, l'armée indique que "le soldat Blanchet avait eu du mal à se situer dans son nouvel environnement et avait rencontré quelques difficultés relationnelles avec son entourage lors de sa formation initiale...Le commandement et toutes les forces concourantes du régiment se sont pleinement mobilisés pour permettre à ce soldat de s'intégrer dans les meilleures conditions possibles."
S'agissant de la plainte déposée par Morgane Blanchet pour harcèlement moral et sexuel, l'armée affirme que "le commandement a été informé le 4 mai 2017 et ignore la nature exacte des faits reprochés. Il se tient à la disposition de l'autorité judiciaire pour produire les éléments qui pourraient-être demandés si une enquête judiciaire est ouverte... L'autorité militaire prendra les mesures qui s'imposent si l'enquête démontre que Madame Blanchet a été victime de harcèlement moral."
Aujourd'hui, Morgane Blanchet n'a plus de logement, plus d'argent mais de nombreux soutiens. Au sein même du 54ème régiment de transmissions, certains prennent régulièrement de ses nouvelles. D'autres l'hébergent chez eux. Une solidarité discrète, de peur de compromettre, eux-aussi, leur avenir militaire.