TÉMOIGNAGE. Marika Confiac, danseuse : "Nous avons tous une mission à porter"

Marika est ATSEM à la ville de Sarcelles, elle accompagne les enfants de maternelle dans leurs activités au côté de la maîtresse. Parallèlement elle organise des stages de danse au son du Gwoka, la musique de son île la Guadeloupe afin de remplir la mission que lui a donnée sa maman avant de quitter ce monde.

"Le départ de ma maman a été pour moi le début de quelque chose, c'est comme si elle me passait un relais au moment précis où son âme la quittait. J'étais à côté d'elle et j'avais cette sensation de l'entendre me parler". Marika a aussi l'impression d'être investie d'une force qui la porte. Puis elle se sent rapidement fatiguée physiquement et mentalement sitôt cette transmission faite sienne. Il lui est impossible d'aller travailler pendant 6 mois, elle est épuisée mais elle doit se relever, continuer : "c'est dans la danse que j'ai trouvé la force de le faire".

Lorsque les mots ne parviennent plus à exprimer des sentiments, la danse le permet, comme le dit si bien Marika. "La danse c'est le langage du corps qui fait sourire l'âme et qui éveille l'esprit". C'est grâce à ses pas de danse sur des airs de Gwoka qu'elle dénoue les nœuds qui lui lient l'estomac, elle se sent délivrée et comprend enfin le but de sa mission transmise par sa maman. 

"C'est à ce moment-là que j'ai mis en place ces stages parce qu'il y a des femmes qui arrivent avec beaucoup de souffrance. Pour elles, ce n'est pas juste de la danse, c'est une guérison", en acceptant l'héritage de sa maman Marika remplit d'autant mieux sa mission qu'elle sait aujourd'hui pourquoi elle l'a choisie. Adolescente en Guadeloupe Marika voulait devenir mannequin, elle écume les podiums et participe à des concours de beauté entre deux crises d'épilepsie. Mais ce n'est pas sa voie : "Nous avons tous une mission à porter parce que chacun d'entre nous est le maillon d'une longue chaîne. En mettant chacun notre pierre à l'édifice on peut faire des choses magnifiques".