Tensions à Saint-Martin : la ministre des Outre-mer Annick Girardin dénonce "une insécurité intolérable"

Blocage de rue à Saint-Martin.
La ministre des Outre-mer Annick Girardin a dénoncé samedi sur Twitter une "insécurité intolérable" à Saint-Martin, où une partie de la population bloquait toujours l'île depuis jeudi pour s'opposer au nouveau Plan de prévention des risques naturels (PPRN). 
Ce plan a été préparé par les services de l'Etat pour réduire l'impact des prochains ouragans. Mais Saint-Martin se réveille depuis trois jours avec la grande majorité de ses routes bloquées : de Grand Case à Marigot en passant par Quartier d'Orléans et Sandy Ground, voitures incendiées, palettes et pneus enflammés barrent les principaux axes, pour s'opposer au nouveau PPRN. Celui-ci prévoit de nouvelles zones rouges non constructibles depuis le passage de l'ouragan Irma il y a deux ans, qui a fait 11 morts et endommagé 95% des bâtiments.
 

Blocages

Les blocages se poursuivaient samedi matin, avec des situations souvent tendues sur les points de barrage, a constaté un correspondant de l'AFP. Les stations-service sont prises d'assaut, les commerces sont fermés et la population se rue vers les quelques hypermarchés ouverts dans la partie française de l'île bi-nationale (la moitié de l'île est hollandaise). Des touristes sont obligés de traîner leur valise à pied pour traverser les points de barrages et rejoindre les aéroports. Les autorités ont une nouvelle fois appelé la population à limiter les déplacements.
 
"À Saint-Martin, les manifestations en cours entraînent une insécurité intolérable sur le territoire. Je connais les attentes des Saint-Martinois mais je le rappelle : le retour au calme est indispensable", a twitté la ministre des Outre-mer. Elle se dit "en lien permanent avec les élus et le président de la Collectivité afin de travailler ensemble sur des mesures adaptées à la situation".
 

"Racket"

Lors de sa visite à Saint-Martin en septembre 2018, Emmanuel Macron avait demandé que soit révisé rapidement ce PPRN, qui datait de 2011, afin de prendre en compte les effets d'Irma en termes de submersion marine notamment. Le nouveau plan a redéfini les zones à risques, et surtout celles, en bord de mer, où toute reconstruction sera interdite, ce que refusent la population et la Collectivité de Saint-Martin.

La préfète de Saint-Martin a assuré que le processus de validation du PPNR n'était pas terminé, répondant à la demande des manifestants de prolonger la phase de concertation. "La priorité est de favoriser le dialogue. Par contre, les individus auteurs de violences et de racket sur les points de barrage (certains réclament 10 euros aux automobilistes pour les laisser passer, ndlr) seront poursuivis", a-t-elle déclaré à la presse.