Le président de la République l’a annoncé à Brest, au One Ocean Summit. "Sont classées en réserve naturelle nationale, sous la dénomination de Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, la totalité des parties terrestres, ainsi que les eaux intérieures, mers territoriales et zones économiques exclusives des archipels Crozet, Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam".
En d’autres termes pour ces îles situées dans le Sud de l’océan Indien : "La superficie totale de la réserve naturelle nationale (...) est d'environ 1 662 000 km2, dont environ 7 700 km2 de partie terrestre", précise le texte.
Selon le décret, cela signifie par exemple que la pêche peut y être interdite ou réglementée. Des mesures peuvent être prises pour la "limitation significative des pressions affectant de manière caractérisée la conservation des oiseaux et mammifères marins", et l'exploitation minière y est interdite.
Une annonce attendue
Cette annonce était attendue depuis un moment. Le gouvernement avait déjà fait part en novembre 2021, de sa volonté d'étendre cette réserve créée en 2006. Après une première extension fin 2016, la réserve naturelle des TAAF couvre actuellement une superficie de 7 700 km² de domaine terrestre et 665 310 km² de domaine maritime, dans les eaux de Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam.
Cette nouvelle extension a été annoncée officiellement par Emmanuel Macron devant une trentaine de chefs d'État et de gouvernement qui s’engagent ce vendredi à mieux protéger les mers, dans le cadre du One Ocean Summit organisé à Brest. Elle marque "la détermination de la France à assurer la conservation de ces joyaux de l'Océan indien et à promouvoir ce modèle de gestion de nos ressources auprès de nos États voisins de cette région du monde", faisait valoir le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu en novembre.
Cette réserve compte la population d'oiseaux marins "la plus importante du monde et les populations de mammifères marins parmi les plus diverses et abondantes de la partie indienne de l'océan austral", selon les autorités françaises.
Dans un communiqué, l'association Pew a salué la décisions en précisant : "Avec cette annonce, la France double le pourcentage de ses eaux hautement protégées, en les faisant passer de 1,6 % à 4 %. Atteindre son objectif de 10 % d'ici la fin de l'année sera un challenge pour le pays. Les données scientifiques montrent que les zones hautement protégées sont celles qui offrent le plus de bénéfices écologiques".