Des spectateurs plutôt enthousiastes
"C’est un film que j’attendais depuis longtemps. J’ai beaucoup aimé la façon dont la mise en scène est réalisée, c’est vrai, on a l’impression d’être en immersion. On a l’impression de vivre l’histoire, telle qu’elle a pu se passer", confie Orphée, un spectateur, à la fin de la projection.Il ajoute : "J’espère qu’il y aura plus de films sur ce sujet. J’espère que ça va en amener d’autres, sur d’autres sujets plus sombres de l’histoire des Etats-Unis, par exemple sur les indiens en Amérique du Nord." Jeff, lui, est un plus perplexe : "J’ai été un peu agacé par ce côté très hollywoodien qui cherche à faire plaisir à tout le monde mais je souhaite bonne voie à ce film."
Regardez le reportage de Kelly Pujar et François Brauge :
"Un film très important pour notre époque"
Ce film coup de poing a convaincu Abd Al Malik, ambassadeur du long métrage en France. Il a prêté sa voix au premier rôle pour la version française. "Quand j’ai vu le film, ça été un choc, un bouleversement, confie l'auteur-compositeur. Je l’ai tout de suite vécu comme à la fois un grand geste de cinéma et comme un médicament en terme éducatif et pédagogique. Dès que j’ai vu ça, j’ai dit 'ok, j’accompagne le film' (…) Pour moi, c’est un film très important pour notre époque."Avec The Birth of a Nation, le réalisateur Nate Parker veut réécrire l’histoire. Ce n’est pas un hasard s’il a nommé son film Naissance d’une Nation. Nate Parker assume le pied de nez au long-métrage éponyme de David W. Griffith réalisé en 1915, qui, lui, faisait l’apologie de la propagande raciste du Ku Klux Klan sur fond de Guerre de Sécession.
La polémique derrière le film
Né en Virginie, un État du sud des Etats-Unis comme son héros, et âgé de 37 ans, Nate Parker a bataillé sept ans pour porter cette histoire à l’écran, pour faire connaître ce personnage méconnu de l’histoire des Etats-Unis. Même Tony Parker a contribué au financement de ce film indépendant primé au festival Sundance l’an dernier.
Pourtant ce succès d’estime pourrait être le dernier. Le réalisateur a été rattrapé aux Etats-Unis par une affaire de viol pour laquelle il a été acquitté en 2001. Des déboires judiciaires qui relancent l’éternel débat : peut-on dissocier une œuvre de la vie de son auteur ?Écoutez la réponse d'Abd Al Malik à ce sujet :