Joli moment que celui où des actrices et une metteuse en scène reçoivent la monnaie de leur pièce en applaudissements nourris et sonnants. C’est bien se qui s’est passé pour la première de Bernarda Alba de Yana, sous les bons auspices de La Chapelle du Verbe Incarné. Odile Pedro Leal et ses neuf interprètes ont entamé leur TOMA (Théâtre d’Outre-mer en Avignon) avec une énergie communicative et un souci de garder son intensité au récit, qui n’ont pas déplu aux spectateurs : l’histoire de la veuve Bernarda qui tient d’une main de fer ses cinq filles, et pour qui il n’est pas question qu’on vienne semer le déshonneur dans sa maison. Le tout imprégné de cultures guyanaises mêlant passages en créole et de beaux moments de danse et de chants en choeur. Un extrait du spectacle :
Federico Garcia Lorca écrit cette pièce en 1936 pour dénoncer la réalité d’une Espagne où les femmes jouent un rôle plus que secondaire dans la société. C’est avec ce paramètre en tête que la metteuse en scène s’est attaquée à livrer sa propre version en l’adaptant au contexte de la Guyane. Odile Pedro Leal explique comment elle a conçu son adaptation de la Maison de Bernada Alba :
Un ensemble qui a emporté le public y compris ceux qui ne connaissaient ni Lorca, ni la Guyane, ni son contexte, ni ses langues. L’interprétation des dix comédiennes et la mise en scène y sont pour beaucoup. L’ensemble est fluide, sonne juste et donne toute sa dimension au drame qui se noue entre les personnages tout au long de la pièce. Des spectateurs conquis par Bernarda... :
Dix-huit ans donc qu’Odile Pedro Leal n’avait pas présenté de spectacle à La Chapelle du Verbe Incarné. Retour gagnant en 2021 pour son Bernarda Alba de Yana et toute sa troupe !
Bernarda Alba de Yana d’après Federico Garcia Lorca, adaptation et mise en scène de Odile Pedro Leal . Jusqu’au 28 juillet au Théâtre d’Outre-mer en Avignon, Chapelle du Verbe Incarné.