L'aventure a débuté à Montpellier et se poursuivra "le temps qu'il faudra" jusqu'à La Réunion, d'où Marvin est originaire et où vit notamment son père, premier joueur de football de la Réunion à avoir évolué en division 1.
Regardez notre reportage réalisé à Brest avec Nordine Bensmail et Bernard Blondeel:
Là où le vent les porte
Après 8 mois sur la mer et dans les ports, Marvin et Daniela ont renoncé à tracer un itinéraire et à fixer un calendrier. Le couple et leur enfant ont été contraints de se confiner durant deux mois à Cadix en Espagne et au moment de reprendre la mer, ce sont les mauvaises conditions météo qui, cette fois, les ont obligés à revoir leur plan.
Aujourd'hui, seule la destination finale est connue : La Réunion. En combien de temps ? "Un an, deux ans, cinq ans... Nous verrons. L’objectif, c’est de kiffer (rires). Chaque fois qu’on sent que la balance plaisir / contrainte est déséquilibrée, alors on fait en sorte de faire remonter le plaisir. On peut rester plus longtemps en escale si on n’a pas envie de prendre la mer, ou naviguer davantage si la mer nous manque", affirme Marvin, ancien fusilier marin. "L'équilibre, c'est le mot juste", indique Daniela, originaire de Serbie, qui ajoute : "c’est ce que je recherche. L'équilibre avec la nature, le rythme de la vie, le beau temps, le mauvais temps, le rythme de Tara" .
Après l'Espagne, le Nomad Citizen a traversé le Golf de Gascogne pour rejoindre la France. La Rochelle est la première escale, puis Lorient et Brest, où le couple et leur petite fille ont passé l'été. C'est là où Marvin a grandi jusqu'à l'âge de 6 ans, lorsque son père évoluait notamment au club de football, le Brest Armorique, comme gardien de but. C'est là aussi où vit son grand-père maternel venu leur rendre visite, ce jour-là, au port du Moulin-Blanc. "Je lui tire mon chapeau ! C’est culotté, moi, je ne l’aurais pas fait avec une gamine, c’est un peu risqué."
Au rythme de Tara
Les escales sont programmées au gré des envies. Le couple et leur enfant veulent découvrir la Martinique, Tahiti ou encore les Bahamas. "On se sert du bateau comme moyen de locomotion pour découvrir la planète, pas vraiment pour le côté navigation. Il y a des choses agréables dans la navigation, mais pour Tara et Daniela, c’est plus l’escale qui est importante que la navigation", confie Marvin, soucieux de préserver le plaisir de sa compagne et de sa petite fille.
A bord, Tara a trouvé ses marques. "Je la trouve souriante, elle est heureuse. Nous avions des projets disons plus volumineux, mais lorsque Tara en a besoin, on s’arrête, on essaie de l’écouter et de respecter son rythme naturel".
Nomades digitaux
Après sa carrière militaire et quelques années dans la police, Marvin a ouvert deux salles de sport "CrossFit" à Montpellier. En mer, il a conservé son entreprise et gère en télétravail son équipe.
Daniela, qui confie volontiers n'avoir jamais eu le pied marin, a elle aussi pris son rythme et ses habitudes à bord. Elle s'occupe du blog de voyage avec un récit vidéo en anglais et de Tara, qui au-delà de cette expérience unique, est bilingue puisque Daniela est d'origine serbe.
La grande traversée au printemps
Malgré les interrogations, et même les réticences de leurs amis proches, Marvin et Daniel sont convaincus d'avoir fait le bon choix.
Pour l’instant, je n’ai jamais réussi à trouver une personne qui a réussi à m’argumenter sur l'idée de renoncer à ce nouveau mode de vie et de retourner à la routine : métro boulot dodo.
Cet hiver, le bateau sera amarré au Portugal. Marvin, Daniela et Tara en profiteront pour aller passer quelques mois en famille à La Réunion, mais en avion cette fois. Quand viendra le printemps, ils mettront le cap vers les Canaries ou le Cap-Vert, la décision n'est pas encore prise, pour entamer ensuite la traversée de l’Atlantique et rejoindre la Martinique.