Si on cumule toutes les zones détruites par l’activité minière légales ou illégales depuis 1990, 25 000 hectares de forêt sont à rayer de la carte. 25 000 hectares sur les 8 millions que constituent en arrondissant le territoire guyanais, cela peut paraître peu. Toutefois, de part l’hydrographie de la Guyane, tout le territoire est impacté par la pollution engendrée par cette activité.
La majorité des rivières et tous les grands fleuves de Guyane sont impactés par cette activité. Du fait de l’éclatement des sites illégaux d’orpaillages, tous les cours d’eau sont concernés. Et alors çà, c’est catastrophique car c’est tout le territoire qui est atteint par cette problématique. Les eaux des rivières et des fleuves sont chargées en particules en suspension qui véhiculent du méthylmercure, des hydrocarbures et d’autres polluants dangereux qui se retrouvent ensuite dans l’ensemble des milieux ainsi que la chaine alimentaire. Et c’est là que le problème est grave.
Alain Coppel responsable de l’unité spécialisé Nature.
La déforestation accroît également la pollution du territoire car cela remobilise le mercure potentiellement piégé dans le sol. En effet, si dans le sol il y a du mercure d’origine naturel ou minière (en Guyane, il y a eu de nombreuses exploitations minières au XIXe et au début du XXe siècle), la déforestation et ensuite l’effet de la chaleur, remettent en circulation ces particules polluantes.Des études scientifiques montrent que 90 % des enfants du Haut Maroni sont intoxiqués par le mercure en Guyane.