Des peines de sept à vingt ans de prison et une lourde sanction financière ont été requises mardi au procès à Paris de dix personnes soupçonnées d'avoir participé à un trafic international de cocaïne, convoyée par voiliers entre l'Amérique du Sud et l'Océanie. L'avocat général a sollicité la plus lourde peine, vingt ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers, à l'encontre du Français Pascal Coulombel, qui comparaît libre à 65 ans devant la cour d'assises, pour son "rôle central et omniprésent" dans ce trafic. Quinze ans de réclusion ont été demandés contre son épouse dominicaine, Yahaira Coulombel, avec laquelle il était établi au Panama.
La même peine de quinze ans - avec deux tiers de sûreté - a été requise contre le Portugais Francisco José Nunes Martins, qui depuis le box a "assumé" être un trafiquant de drogue, et qui est accusé d'avoir été un logisticien. À l'encontre des sept autres accusés de diverses nationalités et soupçonnés à des degrés divers d'avoir participé à l'importation de cocaïne, le ministère public a demandé des peines de sept à douze ans de prison. L'un d'eux, un jeune marin espagnol de 27 ans en fuite, est jugé par défaut.
Des centaines de millions d'amende douanière
L'avocat général a, en outre, requis contre les dix accusés le paiement solidaire de plus de 519 millions d'euros d'amende douanière. Il a également demandé l'incarcération de tous les accusés libres et le maintien en détention des deux comparaissant détenus. Selon l'accusation, cette vaste organisation criminelle a transporté quelque 2 tonnes de cocaïne en quatre convois, pour "une valeur marchande de près de 190 millions d'euros".
La drogue, chargée au large des côtes colombiennes à bord de voiliers partis du Panama, devait être acheminée jusqu'en Australie, où le kilo de cocaïne se vend environ 85 000 euros, contre "30 à 40.000 euros" en France, a rappelé l'avocat général. L'enquête avait démarré, sur la foi d'un renseignement des douanes, avec l'interception le 19 janvier 2017 d'un voilier battant pavillon français au large des îles Marquises, en Polynésie française. Quelque 629 kg de cocaïne y avaient été retrouvés, notamment dans un faux plafond de la cabine du bateau en train de sombrer.
Trois autres convoyages de drogue à bord de catamarans naviguant dans les eaux territoriales françaises sont imputés à cette organisation aux commanditaires colombiens.
Le chef présumé du cartel, surnommé "El Flaco" (le maigre), est poursuivi dans un autre volet du dossier.
La défense aura la parole mardi après-midi et mercredi. Le verdict est attendu jeudi.