"Pour certains c'est l'appel de la forêt, moi c'est l'appel du grand large". Cette fois encore, Jean-Jacques Savin n'a pas pu résister au chant des sirènes. Le navigateur qui fêtera bientôt ses 75 ans entame ce samedi 1er janvier la traversée de l'Atlantique à la rame. Un périple de 5 000 km depuis Sagres au Sud-Est du Portugal jusqu'aux Antilles et une nouvelle aventure pour Jean-Jacques Savin.
Le navigateur s'était déjà élancé sur l'Océan en 2019 pour une traversée insolite à bord d'un tonneau. "Il y a 3 ans, j'ai traversé l'Atlantique à la dérive en me la coulant douce et en me laissant porter par les courants", se souvient Jean-Jacques Savin. "Cette fois, je vais devoir compter sur la force de mes bras".
À bord de son canot de 8 mètres de long, le marin a stocké du matériel et des provisions pour 100 jours. S'il effectue sa traversée en solitaire, il restera en liaison quotidienne par téléphone satellite avec ses amis restés à terre. Celui qui confie avoir appris à naviguer avant de conduire une voiture a dû s'entrainer avant d'entamer ce nouveau voyage. "Ce sont surtout les mains qu'il a fallu préparer pour qu'elles résistent à plusieurs heures de rame", détaille Jean-Jacques Savin.
Arrivée prévue au printemps aux Antilles
Aujourd'hui, sa seule inquiétude reste la météo qui, même si elle reste favorable pour le grand départ depuis le Portugal, pourrait jouer sur le comportement de son embarcation en cas de gros temps. "Si j'ai un problème, je dispose de plusieurs moyens pour lancer une alerte. Il y a des centaines de bateaux sur l'Atlantique et je sais que dans l'heure, je serais secouru", rassure toutefois le navigateur.
Impossible pour Jean-Jacques Savin de prédire exactement une date ou un lieu d'arrivée au terme de cet hiver en mer. Il espère cependant qu'après ses trois mois de navigation, son canot débarquera aux Antilles.
Je serais très fier d'arriver en Martinique ou en Guadeloupe, deux îles que je connais très bien.
S'il n'est pas le premier à se lancer dans la traversée de l'Atlantique à la rame, Jean-Jacques Savin espère bien devenir le doyen de ces aventuriers. "C'est une manière de me prouver que je suis encore capable, mais aussi de montrer qu'à 70 ans passés, on peut encore se permettre des folies". Le navigateur donne rendez-vous fin mars de l'autre côté de l'Atlantique.